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[MAJ] Sami Zaoui : Voilà pourquoi j’ai démissionné de mon poste de secrétaire d’Etat chargé des TIC

Mise à jour à 23h55: Sami Zaoui vient de publier sur son compte facebook les motifs de sa démission:

Je vous dois bien évidemment quelques explications sur ma démission et je ne me déroberai pas à cette obligation. C’est pour des raisons en grande partie personnelles que j’ai démissionné, mais il n’y a pas que ça.

Le 17 janvier 2011, j’ai accepté de faire partie d’un gouvernement d’Union nationale. Cela signifiait que les partis d’opposition (et l’UGTT, qui, soit dit en passant, n’a pas toujours été dans l’opposition au pouvoir en place …) devaient faire partie du gouvernement, ce qui aurait eu pour effet induit une stabilité politique voire sociale. Or, il n’en a rien été, et les turbulences n’ont pas tardé à se manifester. Cette situation a eu deux effets sur ma décision de démissionner. Le permier est que j’ai été amené au cours des six semaines au gouvernement à gérer des conflits sociaux pour la gestion desquels ma compétnce était limitée. Et je pense que le chapitre Conflits sociaux n’est pas clos. Le second effet est que la situation politique va demeurer plus ou moins tendue jusqu’aux élections. Je ne serai donc pas en mesure, au niveau de mon ministère, de prendre des initiatives pouvant avoir un fort impact en termes de restructuration du secteur Télécoms ou du secteur Internet.

Je souhaiterais en profiter pour vous faire part d’un sentiment qui m’a habité au cours des derniers jours, celui d’être parfois seul. Lorsque du jour au lendemain, on quitte son travail pour se jeter dans la gueule du loup (c’était réellement la situation du pays, le 17 janvier), on s’attend à être épaulé. Je l’ai été par beaucoup d’entre vous, mais au cours des derniers jours, j’aurai souhaité que la majorité silencieuse et inactive comprenne qu’une frange du paysage politique est en train de s’activer. Deux choix se présentent alors: soit considérer que la partie est perdue d’avance, et que nous pouvons nous contenter de nous erxprimer de façon peu structurée. Soit considérer que réellement, c’est l’avenir du pays pour les 30 prochaines années qui se joue, auquel cas chacun doit s’engager à considérer x heures par semaine pour le bien collectif. Remettre sur pied l’UTICA, s’activer dans un parti politique, écrire dans les journaux (de langue arabe de préférence), garder le contact avec les  investisseurs étrangers, lutter contre les forces du Mal, autant d’actions que chacun d’entre nous pourrait prendre en charge, et contribuer ainsi à consolider tous les jours un peu plus notre futur démocratie.

Allez, coyez-moi, ce n’est pas perdu d’avance, ni gagné d’ailleurs!!!

Première version de l’article : Après la démission du premier ministre Mohamed Ghanouchi le dimanche 27 février, Afif Chelbi, ministre de l’industrie et de la technologie et son secrétaire d’Etat chargé des TIC, M. Sami Zaoui, ont tous les deux mis fin à leur fonction le 28 février dernier.

Nous avons contacté M. Zaoui pour connaître les raisons de cette démission. A-t-il subi des pressions suite à l’affaire de Tunisie Telecom ? Est-ce en conséquence du départ du premier ministre ? Ou est-ce à cause des demandes excessives ?

Voilà sa réponse qu’il a adressée à la rédaction de THD. Nous la reproduisons in extenso : «Outre les raisons personnelles, j’ai considéré que les conditions d’une action efficace n’étaient pas réunies. Il faut que tous les Tunisiens luttent contre les dérives autoritaires de certaines parties. Car c’est maintenant que se joue l’avenir des 30 prochaines années de notre pays».

Rappelons que la dernière action faite par M. Zaoui avant qu’il quitte ses fonctions est le coup d’envoi des préparatifs de numérisation et d’archivage du contenu culturel tunisien. Ce projet baptisé ”Raed” vise à numériser le fonds du patrimoine national de la Tunisie qui regorge d’ouvrages, manuscrits, périodiques et production audiovisuelle, musique et autres produits culturels. Ce projet permettrait d’embaucher un grand nombre de diplômés de l’enseignement supérieur, notamment les diplômés spécialisés dans les sciences humaines et les langues. Sans oublier les compétences techniques dans le domaine de la programmation et de la gestion des projets.

W.N

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