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Sans un partenariat Public-privé, on ne pourra pas parler de Recherche et développement en Tunisie

Sans un partenariat Public-privé, on ne pourra pas parler de Recherche et développement en Tunisie

«Pour réussir, il faut avoir une bonne vision et puis se lancer», a déclaré Fethi Choubani, professeur à l’école supérieure de communication de Tunis (Sup’Com) et chargé de mission auprès du ministre des TIC, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. C’était lors de la clôture du Workshop sur le thème de la Recherche et Développement (R&D) qui s’est tenu en marge de la journée portes-ouvertes organisée le 7 mai dernier, à la technopôle El Ghazala, en partenariat avec Tunisie Telecom.

Sans un partenariat Public-privé, on ne pourra pas parler de Recherche et développement en Tunisie«Pour réussir, il faut avoir une bonne vision et puis se lancer», a déclaré Fethi Choubani, professeur à l’école supérieure de communication de Tunis (Sup’Com) et chargé de mission auprès du ministre des TIC, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. C’était lors de la clôture du Workshop sur le thème de la Recherche et Développement (R&D) qui s’est tenu en marge de la journée portes-ouvertes organisée le 7 mai dernier, à la technopôle El Ghazala, en partenariat avec Tunisie Telecom. Cet événement s’est fixé l’objectif d’évaluer les réformes stratégiques initiées par l’école dans le secteur des télécommunications.

Certes, l’année était exceptionnelle pour Sup’Com : un projet de startup sélectionné dans le top 15 à l’University Mobile Challenge en marge du Mobile World Congress à Barcelone en février dernier, le titre de ‘Champions du Maghreb’ décroché au concours régional panarabe de programmation ACM ACPC 2013 et le prix de la Thèse de la Fondation Télécom et de l’Institut Mines-Télécom en France. Mais l’école a décidé de ne pas se reposer sur ses lauriers et d’essayer de transformer ces performances en des réalisations palpables sur le terrain. D’où l’intérêt de se focaliser sur les innovations pédagogiques et leur interaction avec l’écosystème ainsi que leur valorisation.

Les 6 structures de recherche de Sup’Com ont donc exposé au grand public leurs projets de recherches, leurs brevets et leurs exploits en terme de R&D. Fethi Choubeni, professeur au Sup’Com s’est ainsi interrogé : «Est-ce la responsabilité des chercheurs de valoriser leur travail en enquêtant eux-mêmes sur les moyens de rendre leurs résultats de recherche utilisables et commercialisables ? Ou est-ce la responsabilité du ministère qui doit identifier les cadres de travail en recherche partenariale, et dont les contraintes administratives, règlementaires et financières freinent le développement ?».

Sans un partenariat Public-privé, on ne pourra pas parler de Recherche et développement en Tunisie

Pour Mariem Jaidane, professeur à l’Ecole Nationale des Ingénieurs de Tunis (ENIT), le problème est un peu plus profond : «Encore faut-il souligner le manque de collaboration directe entre les laboratoires de recherche et les entreprises. Il y a une réelle absence de la culture de la recherche, du développement et de l’innovation dans ces structures. De ce fait, il est primordial d’inscrire la recherche dans une chaîne de travail plus vaste et pérenne». 

C’est cette absence de cadre idoine de recherche partenariale que le professeur Adel Ghezal, directeur du laboratoire Green & Smart Technologies à Sup’Com, a pointé du doigt. «Si on met en place des partenariats entre les secteurs public et privé, où la rentabilité et la dynamique de l’innovation seront les mots d’ordre, là on arrivera à valoriser les activités de recherches nationales», a-t-il affirmé.

En d’autres termes, les départements R&D ne seraient pas efficients s’ils n’établissent pas des contacts avec les entreprises. Encore faut-il réorganiser le secteur. En effet, le cadre de travail n’est pas du tout optimisé. Les professeurs qui font de la recherche doivent, par exemple, être déchargés de quelques heures de cours pour, justement, avoir plus de temps pour l’innovation.

«Pourquoi ne pas proposer une approche de récompense se basant sur les fonds rapportés par les projets de recherches ?», s’est-t-il demandé. «Pourquoi ne pas envisager une nouvelle approche de réduction des horaires de cours pour qu’ils soient plus productifs. Et plus ils produisent en ramenant des fonds ou en publiant dans les revues scientifiques nationales et internationales, plus on allégera ces horaires-là. C’est comme ça qu’on arrivera progressivement à avoir des personnes motivées et dédiées entièrement à la recherche et l’innovation. C’est comme ça qu’on créera, aussi, de la valeur ajoutée nationale».

Quant à Amine Ben Salem, jeune chercheur ayant décroché le prix de la fondation Mines Télécom et obtenu son doctorat en TIC au Sup’Com, il est revenu sur son expérience personnelle en partageant sa recette de réussite. Selon lui, trois points sont essentiels pour mener une activité de recherche de qualité : un sujet d’actualité, une excellente équipe et un financement valorisant.

Une recette acquiescée par Khaled Ben Youness, directeur exécutif des projets stratégiques chez ooredoo Tunisie (ex Tunisiana). Il a insisté sur l’importance d’une collaboration fluide entre le public et le privé. «Une idée partagée en vaut plusieurs qui restent dans la sphère privée», a-t-il fait remarquer. Pour ce directeur, lorsqu’on a une ébauche d’un projet innovateur, il vaut mieux que tout le monde y travaille pour arriver rapidement à un résultat satisfaisant et de qualité. Un résultat qui, par contre, est difficile à obtenir lorsqu’on le fait dans son propre coin.

Marwen Dhemayed

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