La Banque Mondiale a publié le 9 septembre 2014, c’est à dire le jour même de l’annonce de la Tunisia Economic City (TEC, lire notre article), un communiqué de presse incitant la Tunisie à libéraliser d’avantage son économie en prenant comme exemple l’activité des télécommunications. L’ouverture de ce secteur à la concurrence a permis, d’après le communiqué, de réduire de 50% le prix des appels. Pourtant, c’est cette même Banque Mondiale qui a épinglé la Tunisie à propos de ce sujet en février dernier (lire notre article).
La Banque Mondiale a publié le 9 septembre 2014, c’est à dire le jour même de l’annonce de la Tunisia Economic City (TEC, lire notre article), un communiqué de presse incitant la Tunisie à libéraliser d’avantage son économie en prenant comme exemple l’activité des télécommunications. L’ouverture de ce secteur à la concurrence a permis, d’après le communiqué, de réduire de 50% le prix des appels. Pourtant, c’est cette même Banque Mondiale qui a épinglé la Tunisie à propos de ce sujet en février dernier (lire notre article).
Voici le communiqué en question :
Inger Andersen, vice-présidente de la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord a confirmé aujourd’hui que les réformes économiques lancées à la suite de la révolution de 2011 commençaient à produire des résultats pour les Tunisiens. Dans l’allocution qu’elle a prononcée à l’occasion de la conférence « Investir en Tunisie : Start-up Democracy » organisée par les autorités tunisiennes avec l’appui de l’État français, la vice-présidente de la Banque mondiale a encouragé le gouvernement provisoire à accélérer le rythme des réformes afin d’attirer les investissements nécessaires pour soutenir la reprise économique et la création d’emplois.
À l’approche des élections nationales qui marqueront la conclusion de la phase de transition politique, la conférence organisée à Tunis a présenté une vision stratégique de la transition économique du pays. Un auditoire diversifié, composé de chefs d’État, de chefs d’entreprise et de représentants d’organisations internationales s’est réuni pour faire part de son soutien à cette étape essentielle. Dans son allocution, Mme Andersen a insisté sur l’importance cruciale que revêt la poursuite du soutien à la Tunisie.
«Au nom de notre président, je réaffirme l’appui du Groupe de la Banque mondiale à la Tunisie, qui aborde maintenant les dernières étapes de sa transition historique à la démocratie » note Mme Andersen. « Nous sommes convaincus que le succès de cette transition déterminante est dans l’intérêt de tous».
Le soutien accordé par le Groupe de la Banque à la Tunisie depuis la révolution de 2011 a essentiellement consisté à aider le gouvernement intérimaire à mettre en œuvre un programme de réformes économiques pour faciliter la mise en place des fondations d’un cadre des affaires plus concurrentiel, d’un secteur financier renforcé, de services sociaux plus inclusifs et responsables, et d’une gouvernance publique plus transparente. Mme Andersen a fait ressortir certains des résultats concrets de ces réformes, notamment l’élargissement de l’accès à l’information, en particulier, à l’Internet, la diminution des coûts de communication et la modernisation du système de passation des marchés publics. Elle a fait valoir, à titre d’exemple, que l’ouverture de l’accès à l’infrastructure des télécommunications à tous les opérateurs avait permis de réduire de 50 % le prix des appels en Tunisie. La vice-présidente de la Banque mondiale a également fait ressortir les avantages d’une accélération du rythme des réformes pour le cadre général de l’activité économique.
«Cela sera un nouveau signe manifeste pour tous les investisseurs, où qu’ils soient» explique Mme Andersen « que l’économie tunisienne change de cap maintenant que les bases nécessaires pour promouvoir la compétitivité, assurer la transparence et appliquer les mêmes règles à tous sont mises en place pour faire de la Tunisie un site d’investissement attractif».
La vice-présidente a confirmé que le Groupe de la Banque mondiale accordait un soutien financier à la Tunisie d’un montant de 1,2 milliard de dollars cette année, et qu’il lui accorderait un appui supplémentaire d’un milliard de dollars par an en 2015 et en 2016, en fonction des résultats du programme. L’augmentation des financements de 2014 a été annoncée antérieurement et comprend un montant à hauteur de 750 millions de dollars sous forme d’appui budgétaire au titre de réformes visant à égaliser les conditions de la poursuite de l’activité économique et à promouvoir la croissance et la création d’emplois, tout en améliorant la responsabilisation au niveau de la prestation de services aux citoyens. Sur ce montant, 250 millions de dollars ont été mis à disposition en août 2014, et le solde, soit 500 millions de dollars, pourrait être décaissé avant la fin de 2014 selon les progrès accomplis dans le cadre des principales réformes. Le Groupe de la Banque mondiale a également approuvé en 2014 un prêt de 300 millions de dollars à l’appui de la décentralisation, qui est une disposition essentielle de la nouvelle constitution ; une ligne de crédit de 100 millions de dollars pour soutenir l’accès des micro, petites et moyennes entreprises à des financements ; et un montant de 50 millions de dollars pour promouvoir les exportations et le développement du secteur privé.
Durant son séjour en Tunisie, Mme Andersen s’est également entretenue avec le Premier ministre, M. Mehdi Jomaa, et avec le ministre de l’Économie et des Finances, M. Hakim Ben Hammouda pour examiner les priorités économiques du pays et l’appui que pourrait fournir le Groupe de la Banque mondiale pour aider le pays à atteindre ces objectifs
«La Tunisie a procédé à des transformations politiques considérables et a assuré le succès d’une révolution politique » note Mme Andersen. « Le moment est venu de mener une révolution économique. Le moment est venu de faire revenir les investisseurs et de faire repartir l’économie à un rythme procurant de plus amples opportunités aux Tunisiens. Nous restons déterminés à collaborer avec le gouvernement à cette fin, pour créer une économie ouverte et dynamique».