Dans le cadre du DIA SUD MED sur les Transmédia, des tables rondes ont été organisées le 1er novembre à Tunis en présence de plusieurs invités. L’une des thématiques abordées était «le Transmedia au service de la communication et du Marketing». Elle a été modérée par Denis Germain de Mosaîk, agence de communication au Maroc.
Dans le cadre du DIA SUD MED sur les Transmédia, des tables rondes ont été organisées le 1er novembre à Tunis en présence de plusieurs invités. L’une des thématiques abordées était «le Transmedia au service de la communication et du Marketing». Elle a été modérée par Denis Germain de Mosaîk, agence de communication au Maroc.
Bahia Nar du Social Media Club Tunisia a insisté lors de son intervention sur le besoin d’originalité «les marques doivent impérativement se différencier pour ne pas ennuyer le consommateur», a-t-elle affirmé. Bassem Bouguerra, Software Architect, cyber activiste et président de l’association Reform.tn, a pour sa part cité un exemple du changement de comportement des nouvelles générations : «Une étude aux Etats-Unis a montré que les jeunes ne veulent plus conduire des voitures parce qu’ils sont plus soucieux de l’environnement», explique M. Bouguerra. «Mais le fait le plus marquant dans cette étude, c’est que ces jeunes ne veulent pas se distraire de la conduite en jetant un coup d’œil tout le temps sur Instagram et Twitter. Ca en dit long sur l’addiction à ces nouveaux médias». M. Bouguerra a parlé de la nouvelle approche marketing aux Etats-Unis où, maintenant, les éditeurs de logiciels (par exemple) font participer les Internautes à des jeux vidéos ou campagnes marketing de création utilisant leur produit qu’ils mettent à leur disposition. Le but étant d’inculquer l’addiction à ce produit pour qu’ils l’achètent et lui jurent fidélité. Sans parler du pouvoir que cela a sur le bouche-à-oreille.
Nizar Chaari, directeur général du magasine en ligne et papier Tunivisions, a rappelé pour sa part comment son support s’est associé à une marque de cosmétique grâce au jeu «Miss Cover Girl». Il consiste en un concours où la gagnante du jeu verra sa photo à la couverture du magazine papier et deviendra l’égérie de la marque pendant une année.
Avec le Transmedia, en gros, même un support d’information peut s’intégrer dans toute une campagne de communication intelligente afin de rendre le produit incontournable dans l’esprit du consommateur. Et tous les moyens sont bons pour embellir l’image de marque chez le consommateur même le plus critique. Soit grâce au concept des jeux interactifs (où il y a un challenge personnel à relever) soit par des articles de presse où le message marketing est diffusé en filigrane, entre les lignes.
De ce fait, quelle limite y a-t-il entre le travail journalistique et marketing ? Car si dans l’esprit des rédactions il y a une différence claire entre les deux types d’écriture, chez les agences et les directions commerciales, par contre, les deux styles se mélangent. Avant, en effet, les annonceurs investissaient grâce à des bannières/habillage sur les sites ou des pages imprimées dans les journaux. Le contenu rédactionnel ne se mélangeait guère au commercial. Mais avec le Transmedia, il semble que de plus en plus de ces directeurs marketing/commerciaux prennent davantage de contrôle sur le contenu diffusé sur le journal au nom du «bon de commande» qu’ils envoient à ces médias.
Tout au long de cette table ronde, et de l’événement en général, les différents intervenants n’ont fait qu’embellir le concept du Transmedia d’un point de vue commercial. Très peu de place a été accordée aux aspects négatifs de ce procédé que ce soit du point de vue de l’impact psychologique (la culture de l’addiction) ou encore sur le risque de supprimer la limite entre la communication commerciale et le journalisme classique. D’où la question : Le Transmedia peut-il tuer l’information neutre et objective ?
Ali Achour
A lire également :
DIA SUD MED Tunis : Transmédia, ou comment fabriquer des consommateurs zombis