Né d’une volonté politique visant à actionner le décollage de l’économie tunisienne, Smart Tunisia est un programme d’offshoring dont l’objectif est de créer 50.000 emplois sur cinq ans. Depuis son lancement en novembre 2015, ce projet n’a fourni que 10% des emplois sur lesquels on s’était engagé. Badreddine Ouali président de Vermeg et de Smart Tunisia, nous en dit davantage dans ce 108e épisode de DigiClub powered by Topnet.
Smart Tunisia, l’histoire
Tout a commencé en 2009, alors que l’Etat tunisien était encore sous le joug du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Souhaitant booster la création d’emploi, le premier ministre Mohamed Ghannouchi s’est entouré de compétences tunisiennes de haut niveau pour alimenter une réflexion stratégique. Le think tank créé à l’époque et dont Badreddine Ouali faisait partie, avait proposé trois axes de réflexion susceptibles de stimuler un PIB additionnel.
« Les trois idées que nous avions discuté étaient : les énergies renouvelables, la biotechnologie et l’offshoring. Les énergies renouvelables étaient impayables pour la Tunisie et la biotechnologie exigeait des investissements initiaux très lourds. Restait alors l’offshoring », a indiqué Badreddine Ouali.
Convaincu de ce troisième axe qu’est l’offshoring, le think tank a sollicité les services du cabinet de conseil McKinsey. Ce dernier avait mis en place un plan d’action visant à créer 120.000 emplois sur dix ans avec un budget de cinq milliards de dollars, Le projet est ensuite tombé à l’eau avec l’éclatement de la révolution tunisienne en janvier 2011.
Face à cette situation, un groupe d’entreprises opérant dans le domaine de l’offshoring a créé l’Association tunisienne pour la Communication et la Technologie (TACT).
« L’idée était de monter un projet qui peut marcher en post-révolution et avec la contribution de la classe politique, nous avons créé Smart Tunisia », a affirmé Badreddine Ouali.
Smart Tunisia face à l’administration tunisienne
Avec un budget de 500 millions d’euros, Smart Tunisia s’est engagé à créer 50.000 emplois sur cinq ans. Mais, depuis novembre 2015 – date de son lancement officiel –, cette entité n’a réussi qu’à créer 17.500 emplois dont la moitié est encore en cours de création. Et pour cause, un piétinement dû, entre autres, aux lourdeurs de l’administration tunisienne.
« Le projet a pris beaucoup de temps à se mettre en place. Le principe était de désigner un président venant du secteur privé et une équipe de fonctionnaires dont la mission sera d’attirer des entreprises étrangères et ainsi créer des emplois. Or, rien que pour partir à l’étranger à la rencontre d’investisseurs et d’entrepreneurs, il fallait mille et une signatures. Les procédures publiques ne sont pas du tout adaptées à ce genre de projet », a expliqué Badreddine Ouali.
Pour écouter l’interview au complet veuillez cliquer ici.
Nadya Jennene