Dans ce 82ème épisode de DigiClub powered by Topnet, nous avons invité Rabii Jhinaoui, Directeur Général de SPX, nouvel Editeur & Intégrateur ERP/CRM MS Dynamics, filiale du groupe français Silver Prod (la plus ancienne ESN française fondée en 1967), qui se spécialise notamment dans le secteur automobile.
Lors de cette interview, il a parlé de la grande problématique de la rétention des ingénieurs développeurs tunisiens surtout avec cette grande vague de départ vers la France. Il a ainsi parlé de la grille salariale qui est au même niveau français.
M. Jhinaoui a également parlé de la digitalisation des entreprises tunisiennes et a donné un état des lieux d’après son expérience.
SPX en quelques mots :
«La société a ouvert ses portes le 2 mai 2018. Aujourd’hui, après 6 mois d’exercice, on est 10 consultants (experts et juniors)», a expliqué M. Jhinaoui, ajoutant «PX est une entreprise de services numériques, qui propose des solutions technologiques de ERP, nous sommes un nouveau partenaire de Microsoft sur les marchés Africain et nord africain».
Importance des solutions ERP :
«Quels que soient la taille et le domaine d’activité d’une l’entreprise, il y a toujours besoin d’avoir une solution ERP (planification des ressources de l’entreprise) qui gère la partie RH, comptabilité, stockage… Nous intervenons au niveau de la chaine de production pour optimiser certains procédés, automatiser d’autres, communiquer avec des machines, organiser les ressources de l’entreprise par rapport à la ligne de production choisie…», a indiqué le DG de SPX.
Aujourd’hui, l’entreprise ambitionne de mettre toute cette expertise à la disposition du marché Africain de façon générale et Nord Africain de façon spécifique.
Pourquoi ? Parce que les entreprises tunisiennes et nord africaines font généralement appel à des entreprises de services numériques (ESN) européennes pour couvrir cette tâche, et les coûts s’avèrent très souvent élevés. SPX a ainsi décidé de leur offrir ce service à proximité, à moindre coût, et élaboré par des ingénieurs tunisiens dont le talent est reconnu à l’échelle internationale.
«Nous exerçons avec notre propre verticale (solution que nous avons développé, adapté et édité pour un secteur particulier). Nous avons actuellement 110 consultants dont 10 en Tunisie, et on vise à atteindre une 50aine de personnes d’ici juin 2019», a précisé M. Jhinaoui.
Le secteur automobile et les ERP :
La transition digitale dans le secteur automobile a été initiée il y a quelques années. Seulement en Tunisie, bien que certaines entreprises automobiles se préparent déjà à cette transition, on est tout de même considéré en retard.
«Même si on retrouve chez certaines sociétés la maturité nécessaire pour entamer la transition digitale, l’offre que cherchent ces sociétés n’est pas disponible dans le marché local et est très coûteuse sur le marché international», d’après M. Jhinaoui.
Pourtant, le plus grand problème n’est pas le coût. C’est plutôt le choix du bon partenaire, expert dans son domaine et qui saura apporter le savoir-faire nécessaire pour le développement de l’activité de l’entreprise.
«A mon avis, la meilleure solution est que l’expert choisi pour accompagner la société ait le même background culturel, et soit connaisseur du domaine, pas un simple vendeur de logiciel, puisque la plus grande partie de la vente d’un ERP est le service, l’expertise, le savoir-faire et l’accompagnement».
Qu’en est-il du secteur du textile ?
«Le secteur textile en Tunisie souffre. Les méthodes adoptées datent des années 70. Il est encore loin de la digitalisation. Quand on compare la Tunisie au Maroc, on remarque un important écart», a noté M. Jhinaoui.
Le comportement «bizarre» de certaines sociétés tunisiennes :
Selon Rabii Jhinaoui, la digitalisation des procédés permet un retour sur investissement au bout de 13 à 18 mois, et dans certains cas, au bout de 4 à 5 mois seulement. De plus, l’Etat rembourse une partie du montant investi.
«Ce qui est étrange en Tunisie, est que certaines sociétés préfèrent laisser leurs concurrents faire le premier pas vers la digitalisation, et n’être que des suiveurs. Il s’agit d’une grande erreur, tout d’abord parce que le manque à gagner est énorme, mais aussi parce que un logiciel X peut très bien fonctionner dans une entreprise donnée, mais pas une autre même si les deux sont actives dans le même domaine et comportent la même structure» a expliqué M. Jhinaoui.
La grande vague de départ vers la France :
«Les ingénieurs tunisiens sont très qualifiés, et cherchent un certains niveau de vie donc un bon salaire, et des projets où ils pourront s’épanouir. Dans ce sens, SPX a décidé de mettre en place un système de rémunération presque identique au français (environ 20% en moins du salaire français). Ainsi qu’une culture managériale basée principalement sur la confiance dans la créativité des collaborateurs», d’après Rabii Jhinaoui qui a conclu son intervention en annonçant la création d’une académie d’ingénieurs.
Cette académie qui a ouvert ses porte en octobre dernier, vise à collaborer, d’ici deux ans, avec des universités privées et publiques.
«Nous avons déjà lancé un avis de recrutement, visant les jeunes diplômés qui auront la possibilité de travailler, suivre une formation continue et être payés en plus».
Vous pouvez écouter ou télécharger l’intégralité de cet épisode de DigiClub powered by Topnet, sur iTunes ou le soundcloud de THD.tn.
Zeyneb Dridi