2017 a été une année fructueuse pour l’écosystème des startups et l’entrepreneuriat en Tunisie. C’est ainsi qu’Amel Ben Ali, directrice de Communication chez IntilaQ, voit les choses. Invitée de Startup Story by IntilaQ sur les ondes de Jawhara FM, elle est revenue sur le bilan de l’année 2017 et les perspectives de 2018 et pour l’écosystème entrepreneurial et pour le fonds d’investissement IntilaQ.
“Il est clair qu’avec le boom qu’a connu l’écosystème des startups en 2016, nous nous attendions a davantage de croissance, mais le rythme a été plutôt nonchalant en 2017. Les programmes et les idées en Tunisie ne manquent pas mais la législation a freiné l’élan”, a affirmé Amel Ben Ali avant d’ajouter “Maintenant que le projet de loi Startup Act passe au vote prochainement au sein du Parlement, les règles du jeu vont sans doute changer pour les startups. C’est un pas de géant que nous avons pu réaliser en 2017”.
Concernant les perspectives d’évolution d’IntilaQ en 2018, Amel Ben Ali a précisé que “la stratégie du fonds d’investissement est en voie de changement”. “En 2017, nous avons posé la première pierre en misant sur les idées et en permettant aux jeunes porteurs de projets de pousser au sein d’incubateurs et d’avoir accès au financement du moins pour se lancer et aller de l’avant dans la concrétisation de leurs idées et leurs projets”, a-t-elle indiqué. “Mais a présent c’est aux startups qui sont déjà en croissance qu’il faut penser. C’est pourquoi d’ailleurs IntilaQ se focalise davantage sur les startups mid-growth. C’est a dire celles qui ont déjà fait leurs preuves, qui ont 2 ou 3 ans d’existence et dont le chiffre d’affaires moyen est de 100.000 dinars”, a-t-elle expliqué notant qu’IntilaQ “souhaite aujourd’hui mettre la main dans la main avec d’autres acteurs de l’écosystème et porter davantage les enjeux de cette phase”.
La directrice Communication d’IntilaQ a ajouté, dans ce sens, que “les startups en phase de mi-croissance doivent de leur côté réfléchir à attirer de nouveaux clients en Europe mais aussi en Afrique. “L’Afrique est un marché plus proche du marché tunisien et jouit d’un potentiel bien plus important. Le marché africain et le marché tunisien ont en effet la même culture entrepreneuriale et souffrent des mêmes problématiques”, a-t-elle souligné.
Le changement est en cours…
Ryadh Bouslama, CEO de LEVEL 1, a également été l’invité de Startup Story by IntilaQ. Dans son intervention il s’est exprimé sur les attentes des startupeurs pour l’année 2018. Il a avancé dans ce sens que l’esprit entreprenariat ne cesse de grandir en Tunisie, notamment dans les universités tunisiennes. “Les étudiants vont de plus en plus vers la transformation de leurs idées en projets concrets”, a-t-il noté avant de déplorer “le manque d’implication du gouvernement et l’insuffisance des sources de financements”.
Ryadh Bouslama a également déclaré que les entrepreneurs ont commencé à mieux appréhender la complexité de l’activité entrepreneuriale et les moyens de se lancer dans cette aventure. “Avant les porteurs de projet avaient l’habitude d’aller chercher des financements sur la base d’une idée. Aujourd’hui, la donne a changé. On voit de plus en plus d’entrepreneurs qui vont chercher les financements après avoir lancé leurs produits sur le marché”, a-t-il expliqué.
Concernant le Startup Act, il a souligné que “ce projet de loi est certes révolutionnaire mais il reste insuffisant”.
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Nadya Jennene