Mustapha Mezghani, expert transformation digitale et politiques publiques a été l’invité du 131e épisode de Startup Story powered by Ooredoo Tunisie. Dans son intervention, il a décortiqué, à travers une analyse pertinente, le rapport de l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (Ites) intitulé “stratégie de sauvetage de l’économie via le numérique”.
« L’étude a porté sur le numérique, dans le cadre de la sortie de crise et comment en faire bénéficier la Tunisie au sein du secteur économique », a indiqué en substance Mustapha Mezghani.
Selon-lui, ce rapport permet de faire la lumière sur plusieurs points importants : « Le premier, est le potentiel que l’on est en train de perdre et qu’on a perdu. Si on avait poursuivit le même nombre de croissance des emplois du numérique depuis 2010 jusqu’à aujourd’hui, on aurait eu 110 mille emplois de plus, 12 milliards de dinars de PIB et de valeur ajoutée et on aurait pu avoir 4,5 milliards de dinars d’exportations supplémentaires » déplore l’expert.
Il a ajouté que la période Covid avait permis de faire surgir les principales lacunes en Tunisie, notamment en terme de numérisation de l’administration et du secteur privé. «Si l’administration proposait des services adéquats, le secteur privé aurait suivi. Au début de la pandémie Covid-19, on a fait appel à des startups et à des SS2I et on leur a demandé de développer des solutions urgentes qui ont contribué à la lutte conte la pandémie. Certaines entreprises ont même proposé leurs services d’une manière volontaire » souligne Mezghani, avant de poursuivre : «Par la suite, le gouvernement n’a même pas entamé le suivi de ces solutions dont certaines ont très bien fonctionné. Pire : Les startups et entreprises n’ont même pas été rémunérées, ne serait-ce qu’à titre symbolique. Il en va de la survie de certaines startups ».
Mustapha Mezghani a appelé, dans ce sens, l’Etat à réviser les lois concernant l’achat public, dont les processus sont souvent contraignants « L’ensemble du secteur public, y compris le chef du gouvernement sont conscients de ces difficultés et ont appelé à réviser ces procédures de marché public. Sauf que rien n’a été fait derrière » précise-t-il en insistant sur la nécessité d’introduire l’achat de l’innovation par le secteur public « Dans le monde entier, il y’a des budgets réservés à l’innovation et aux Etats-Unis par exemple, il existe même des mesures incitatives pour que le public le fasse », a-t-il conclu.
La deuxième partie de l’émission a été consacrée aux services à valeur ajoutés proposés par l’opérateur Ooredoo. Houda Belhoucine, chef du service contenu et digital chez Ooredoo a saisi, l’occasion pour lancer un appel aux startups tunisiennes qui proposent une solution de gaming ou de VOD ou tout autre produit Entertainment & Edutainment qu’Ooredoo pourrait commercialiser à ses abonnés avant le lancement de la 5G.
« Avec l’évolution de l’internet et l’introduction du haut débit, le comportement du tunisien a changé. On remarque ainsi une appétence pour tout ce qui est contenu (streaming, jeux, applications…). Il consomme beaucoup de contenu. En tant qu’opérateur innovant, Ooredoo se veut plus prêt du consommateur en offrant les services qu’ils recherchent, en suivant de près le marché local et international » déclare Houda Belhoucine. Elle ajoute au passage, que le gaming est le secteur le plus lucratif à l’échelle internationale. Elle précise concernant ce point : « Le gaming est une industrie évolutive et son évolution est exponentielle. On a commencé avec Super Mario et on se retrouve aujourd’hui avec le e sport qui est une discipline à part entière. Chez Ooedoo, on a essayé de couvrir tous les axes du gaming en leur offrant toute une panoplie de services (portails classiques basés sur la technologie HTML 5 compatible avec tous types de smartphones et connectivités, puis dans les jeux en VR 360. Enfin, nous avons lancé le jeu Free Fire dont la consommation de données et le nombre d’abonnés a augmenté de 50% depuis son lancement ».
Elle a noté, par ailleurs, que Ooredoo restait ouvert aux initiatives des startups tunisiennes et ne cesserait pas de les soutenir .
L’interview au complet est disponible sur SoundCloud.
Yosra Nouar