En 2020, l’un des géants de l’Internet, Facebook, s’attaque aux transferts d’argent. Il lance sa propre crypto-monnaie : Libra.
Axée « sur une nouvelle blockchain décentralisée », cette crypto-monnaie serait, selon Facebook, « de faible volatilité ». Son objectif : « favoriser le développement d’une devise et d’une infrastructure financière mondiales simples, au service de milliards de personnes ».
Pour comprendre davantage les usages de cette crypto-monnaie et les challenges inhérents à son lancement imminent, nous avons invité pour ce 89eépisode de Startup Story, Chadly Jbali, CTO chez Equeum, une startup basée à New York aux Etats-Unis et spécialisée dans l’Intelligence artificielle et la Data financière.
Libra boudée par l’Europe
Depuis son annonce, le projet financier de Facebook a suscité la polémique dans plusieurs pays, européens en particulier. Différents gouvernements s’y sont opposés évoquant « la menace » que représente cette monnaie virtuelle pour les systèmes financiers classiques. La France, l’Italie et l’Allemagne prévoient, d’ailleurs, de mettre en place des initiatives communes visant à créer un « bouclier juridique » pour bloquer l’arrivée de cette monnaie virtuelle en Europe.
« Le développement de cette crypto-monnaie est pour le moment interdit dans plusieurs pays européens, sauf la Suisse qui a accueilli le projet favorablement », a indiqué Chadly Jbali.
Les crypto-monnaies ont souvent été remises en cause pour plusieurs raisons, notamment leurs différents usages et leur volatilité liée, entre autres, au flou qui entoure la notion même de crypto-monnaie, l’absence de monnaie traditionnelle à laquelle la monnaie virtuelle serait adossée ou encore l’absence d’organe régulateur. Les crypto-monnaies reposent sur un protocole basé sur la Blockchain et n’est pas émis par une banque classique. D’ailleurs « tout le monde peut aujourd’hui créer sa propre crypto-monnaie », selon Chadly Jbali.
Côté utilisation, certaines crypto-monnaies sont utilisées exclusivement pour réaliser des transactions sur un marché particulier. Selon notre invité, il existe aujourd’hui des crypto-monnaies qui servent, par exemple, à conclure des transactions énergétiques uniquement.
Les monnaies virtuelles sont, également, utilisées dans des opérations illicites sur le Darknet, notamment, où les utilisateurs achètent drogue et armes et règlent en crypto-monnaies. L’utilisation du Bitcoin a, notons-le, doublé en 2018 sur le « net invisible », selon l’agence de presse Reuters.
Un réseau pour un nouveau profit
Facebook génère ses revenus de la publicité ciblée en majorité. En lançant Libra, il offre à ses clients un nouveau mode de paiement.
Sa compréhension des utilisateurs lui permettra, par ailleurs, de faciliter les transactions entre « vendeurs » et consommateurs. « Qu’il s’agisse de produit ou de service, où que je serai dans le monde, j’aurai la possibilité, en tant que consommateur, de régler mes achats », a souligné Chadly Jabli expliquant que la crypto-monnaie de Facebook créerait une « inclusion financière globale ».
Le réseau social comptait, en septembre, 2,3 milliards d’utilisateurs actifs mensuels.
Pour plus de détails, veuillez écouter l’interview au complet sur SoundCloud.
Nadya Jennene