«L’entreprenariat n’est pas un fleuve tranquille». C’est avec cette phrase que Douja Ben Mahmoud Gharbi, CEO de l’accélérateur RedStart a débuté son interview lors du 103ème épisode de Startup Story dédié aux relations sentimentales qu’on a avec son projet, ses collaborateurs ou encore ses associés.
Pour Mme Ben Mahmoud Gharbi, les startuppeurs passent pratiquement tous par le même cycle. Au départ ils sont amoureux et extrêmement passionnés de leurs idées, car généralement ils proposent une solution qui résout leur propre problème. Or une fois que le produit est mis sur le marché, ils déchantent rapidement dès qu’ils réalisent que peu de gens partagent leur problématique. C’est en ce moment là que leur passion sera mise à une rude épreuve.
«Dans mon expérience d’accompagnement des Startups chez RedStart, j’ai remarqué qu’il y a justement un manque d’accompagnement post création», a-t-elle déclaré. Car une fois ils sont opérationnels sur le marché et grâce aux feedbacks, le startuppeurs se trouvent dans l’obligation de redimensionner ou de restructurer leur projet. Et c’est là que la phase de remise en question débute.
Autre problème assez commun : Le manque de diversité dans les compétences. Généralement, les porteurs de projet ont un seul cœur de métier (programmation, vente, design, etc.) pendant que l’entrepreneur doit gérer pleins d’autres aspects de son entreprise.
«La réalité de l’entreprise fait qu’on a besoin de beaucoup de compétences même si la passion pour son projet reste un composant primordial pour sa réussite. Mais la mise en œuvre est beaucoup plus compliquée que l’on croit», a déclaré notre invitée. «Il ne faut plus jamais entreprendre seul. Je dis bien plus jamais car j’ai commis moi même cette erreur. On ne peut pas grandir et passer d’un scale à un autre sans avoir une équipe où chacun se spécialise dans un métier comme la technique, le marketing, etc.».
C’est pourquoi une fois les startups demandent à être accélérés grâce à Redstart, un des premiers critères de sélection : l’équipe qui accompagne l’entrepreneur. «Quelles sont les compétences complémentaires dans l’équipe, quelles sont les tâches de chacun. Si c’est une Startup technologique je me focalise sur le CTO car toute la valeur ajoutée est dans la technologie. Après cette étape, on met tout à plat et on remonte d’une manière opérationnelle avec des séances de travail sur la stratégie, la hiérarchie, le profiling de recrutement, etc.».
Sur le volet RH, la CEO de Redstart insiste sur l’importance de s’entourer de personnes qui croient dans l’entreprise et qui vont la défendre pour la porter au succès escompté grâce à la vision du porteur du projet.
Au sujet des investisseurs, pour Mme Ben Mahmoud Gharbi, les fonds existent et il n’y a pas de problèmes de liquidité chez ces investisseurs. Mais un entrepreneur ne peut réclamer de l’argent de chez un investisseur quand sa vision et son projet ne l’ont pas convaincu. D’autant plus que la relation qu’on établi avec l’investisseur est parfois aussi importante que celle qu’on entretient lors d’un mariage. C’est à dire qu’elle nécessite une confiance mutuelle et qui se bâtit avec le temps.
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Walid Naffati