Après l’étude de référence de McKinsey en 2011 “Impact d’Internet sur l’économie française” et celle de Boston Consulting Group (BCG) en 2012 intitulée “Un monde connecté : 4,2 trillion de dollars d’opportunités”, voici une nouvelle étude réalisée par “Email-Brokers” autour de la présence en ligne des PME/TPE françaises.
Les études d’impact d’Internet sur le développement économique en général et sur la compétitivité des entreprises en particulier se succèdent et ne se ressemblent pas.
Après l’étude de référence de McKinsey en 2011 “Impact d’Internet sur l’économie française” et celle de Boston Consulting Group (BCG) en 2012 intitulée “Un monde connecté : 4,2 trillions de dollars d’opportunités”, voici une nouvelle étude réalisée par “Email-Brokers” autour de la présence en ligne des PME/TPE françaises.
Dans la conclusion de cette étude on lit : «L’Internet constitue un facteur clé dans la dynamisation et la pérennité d’un business». Pour arriver à cette conclusion, “Email-Brokers”, spécialiste des bases de données marketing, a passé au crible fin 2,59 millions de sites français actifs en croisant les données incluses avec celles officielles de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques français), pour arriver au constat “affligeant” selon lequel «81% des entreprises françaises ayant fait faillite en 2013 ont purement et simplement négligé d’être présentes sur Internet». Et quand on dit présence, cela va d’un simple site Internet, à une page/compte officiel sur les réseaux sociaux.
À l’heure où tout se passe sur le Web, seuls 20% des entreprises qui ont fait faillite en 2013 étaient présentes sur Internet, nous révèle ce baromètre qui a fait couler beaucoup d’encre après sa publication.
Ce qui est plus évident cependant, et là, quasiment tous les baromètres l’accordent, c’est que les usages professionnels d’Internet apportent une véritable dynamique d’affaires pour les entreprises, puisqu’il est établi aujourd’hui que le Web est un accélérateur de croissance et d’innovation pour les entreprises, peu importe leur taille.
Certes, pour une petite entreprise, créer un site Web et gérer sa présence et sa réputation en ligne n’est pas de tout repos. Avant même d’aller vers les nouveaux usages du Web que constituent les réseaux sociaux et le e-commerce et sans parler de la digitalisation de leur processus d’affaires, il leur faut mettre en place un système de gestion de la relation clients, pouvoir garantir le suivi et le traitement des requêtes et des commandes, se doter de l’expertise technique et marketing et maîtriser les outils et règles du Community management, etc.
Et c’est ce qui semble justement décourager la grande majorité des petites et moyennes entreprises à vouloir adopter le réflexe numérique et se lancer dans de vrais projets de transformation digitale de peur d’être confrontées à de gros investissements ou à être contraintes de recruter des profils pointus, et donc coûteux, à une période où le seul mot d’ordre est : rationalisation des dépenses.
Donc en clair, créer un site Web, avoir un profil “social” et même se doter d’une boutique e-commerce n’apportent aujourd’hui pratiquement plus de valeur ajoutée et ne présentent aucun avantage concurrentiel en tant que tels, même si c’est un premier pas dans la bonne direction comme on dit !
Faire venir l’internaute, le retenir, le qualifier, le transformer en ambassadeur de la marque et le fidéliser est tout autre chose et nécessite de prendre en compte une stratégie élaborée qui passe par l’UX design, le référencement, le marketing digital, le Community management, l’ingénierie e-commerce (gestion des stocks, des paiements et de la logistique) mais aussi et surtout par le développement d’une stratégie CRM, d’Inbound Marketing, de Data Management, de Business Intelligence et in fine de Big Data.
Bref, tout un programme que seule la volonté des dirigeants d’entreprises ne suffit plus pour relever les défis du digital sans l’aide étatique à travers la conceptualisation de nouveaux programmes d’aides à la transition numérique des PME et via des actions concrètes à l’instar d’un passeport au numérique ou d’un coaching orienté vers ces nouveaux challenges imposés par la maturité et la complexité de l’écosystème digital dans le monde des affaires.
Pour cela, on est en droit de se poser les questions suivantes :
– Quel serait ce taux de faillite des PME non “webivores” observé en Tunisie ?
– Que fait concrètement notre ministère des TIC et de l’ECONOMIE NUMÉRIQUE (que son ministre ne cesse de le marteler à chaque sortie médiatique) à ce sujet ?
– Que fait surtout le patronat des entreprises (UTICA) pour mener les chantiers de transformation numériques de l’économie tunisiennes qui s’imposent ?
– Quel rôle du nouveau Conseil stratégique de l’Economie numérique dans l’élaboration et le suivi d’exécution de stratégies de transformation digitale de l’économie nationale ?
– Comment actionner les nouveaux mécanismes du PPP pour favoriser de vrais programmes et projets de transition numérique ?
Un tas de questions que les concernés ont tout intérêt à solutionner s’ils espèrent véritablement réussir la “Révolution numérique” qu’on attendait tous depuis des années.
Nader Yamoun
Expert en Transformation Digitale
des Entreprises chez Web Design