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Tribune : Mutualiser les infrastructures ou freiner le développement des TIC, à vous de choisir !

Tribune : Mutualiser les infrastructures fibre optique ou freiner le développement des TIC, à vous de choisir !

L’économie de notre pays est de plus en plus tributaire de l’accès généralisé aux services et aux applications demandant une connexion large bande. L’infrastructure nécessaire à la fourniture de ces services est indispensable pour permettre aux Tunisiens de participer à l’économie de l’information et de profiter des méthodes modernes d’enseignement et des soins de santé.

Tribune : Mutualiser les infrastructures fibre optique ou freiner le développement des TIC, à vous de choisir !L’économie de notre pays est de plus en plus tributaire de l’accès généralisé aux services et aux applications demandant une connexion large bande. L’infrastructure nécessaire à la fourniture de ces services est indispensable pour permettre aux  Tunisiens de participer à l’économie de l’information et de profiter des méthodes modernes d’enseignement et des soins de santé. 

Pour satisfaire ce besoin les entreprises ont besoin d’une infrastructure haut débit développée. Pour ces derniers, l’Internet large bande est considéré aujourd’hui comme un service public semblable aux chemins de fer ou au réseau routier. 

Le problème ? La construction d’un réseau de Fibre Optique représente un investissement considérable au regard des revenus. Malgré le fait que le coût des éléments d’infrastructure active soit à la baisse par suite de la chute du prix des composants électroniques et ce, contrairement au coût de l’infrastructure passive (qui représente 40% environ du total). Le prix de ce dernier type d’infrastructure fluctue, en effet, en fonction des prix d’autres éléments tels que l’acier, le béton et surtout la main d’œuvre.

Une solution reste tout de même envisageable pour faire face à ce problème : la mutualisation des infrastructures. Ceci peut se faire en cohabitant plusieurs réseaux de communications électroniques dans une même infrastructure génie civil et ce, en partageant les fourreaux d’une même tranchée entre différents câbles fibre optique sans avoir des interférences réciproques.

Plusieurs avantages peuvent être tirés de ce partage pour les opérateurs tout en réduisant les investissements. Surtout dans les zones rurales. Ceci aura un impact direct sur les coûts des services offerts aux clients finaux. Résultat : on observera une accélération du déploiement d’un réseau télécom ce qui va permettre aux opérateurs de se concentrer sur la qualité et la diversité des services livrés aux utilisateurs.

Sans parler des autres acteurs du Net (FAI, MultiMedia, etc.) qui vont être capables de développer des services customisés à leurs clients (comme la VOD, etc.).

Mieux encore : La construction d’une infrastructure mutualisée sera très bénéfique aussi pour le gouvernement. Plus de personnes connectées au haut débit, moins il y aura de chômeurs et, donc, un meilleur PIB. De plus, en combinant technologie fixe (comme la fibre optique) au sans fil (pour la partie backhauling), on pourra augmenter la couverture dans toutes les régions du pays, notamment à l’intérieur. Chose qui va favoriser la décentralisation. Cette politique économique considérée comme un élément moteur du développement économique des zones rurales.

Toutefois, l’inconvénient majeur de cette mutualisation est qu’elle peut provoquer des litiges entre les opérateurs. La solution ? Adopter des textes réglementaires incitant la partage du génie civil existant. Les opérateurs seront, ainsi, obligés d’offrir à leurs concurrents ce type de prestation tout en respectant les conditions transparentes qui doivent être fixées par l’Instance Nationale des Télécommunications (INT). 

Mais faut-il pour autant attendre l’intervention du régulateur pour la mutualisation ? Absolument pas. Les opérateurs de leurs côtés doivent dès à présent commencer le travail sur les projets futurs qu’ils comptent lancer afin de réduire leurs coûts grâce, justement, à la mutualisation.

En attendant, le secteur des télécoms en Tunisie trébuche et a du mal à prendre son élan. Le développement se fait à petits pas à cause d’absence d’un cadre réglementaire approprié.

Wassim Galaï, expert en télécommunication

 

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