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Tunisia Economic City, ou la folie logistique et technologique saoudienne à Enfidha

Tunis Economic City, ou la folie logistique et technologique saoudienne à Enfidha

Un méga projet titanesque verra le jour bientôt à Enfidha (gouvernorat de Sousse) : Tunisia Economic City (TEC). Ce projet est chapeauté par un Homme d’Affaire Tunisien vivant en Arabie Saoudite : Riadh Khelifa Toukabri. Ce dernier s’est fait entouré par plusieurs hommes d’affaires, notamment Saoudiens, pour mettre en place ce projet. Il coûtera dans les 50 milliards de dollars et prendra environ 15 ans pour se finaliser.

Tunis Economic City, ou la folie logistique et technologique saoudienne à EnfidhaUn méga projet titanesque verra le jour bientôt à Enfidha (gouvernorat de Sousse) : Tunisia Economic City (TEC). Ce projet est chapeauté par un Homme d’Affaire Tunisien vivant en Arabie Saoudite : Riadh Khelifa Toukabri. Ce dernier s’est fait entouré par plusieurs hommes d’affaires, notamment Saoudiens, pour mettre en place ce projet. Il coûtera dans les 50 milliards de dollars et prendra environ 15 ans pour se finaliser.

«Nous travaillons sur ce dossier avec le gouvernement Tunisien depuis 4 ans», a annoncé Riadh Khelifa Toukabri lors de la conférence de presse tenue mardi 9 septembre à Gammart, en marge du sommet «Invest In Tunisia». «Et malgré les grandes difficultés par lesquels nous sommes passés (l’instabilité politique depuis la chute de Ben Ali, et surtout les assassinat politiques de 2013, NDLR), nous avons tout de même tenu bon et nous sommes prêts, plus que jamais, à entamer les travaux».

Les promoteurs de ce projet semblaient être plus que sérieux dans leur annonce. D’ailleurs 10 milliards de dollars ont été déjà soulevés par Castlepines, société américaine de gestion de fonds et qui se charge de la gestion financière de la TEC. «Nous avons signé un accord de principe avec le gouvernement Tunisien (gouvernement Jebali, NDLR). Mais nous attendons la modification du code d’investissement pour qu’on puisse créer le Holding TEC en Tunisie et de laquelle découleront plusieurs autres filiales. C’est de là qu’on pourra entamer la phase préliminaire d’aménagement de la zone qui devra prendre 3 ans», rajoute-t-il.

Le projet qui s’étend sur 18 kilomètres, de Bouficha jusqu’à Takrouna en passant par Enfidha, devrait contenir une vingtaine de mini villes : Le centre ville, la ville scientifique de Recherche et développement, la ville de l’industrie pharmaceutique, la Free Trade Zone et des salons d’exhibitions, la Media City, la cité universitaire, la ville industrielle, le port commercial, la zone franche de dépôt, la ville logistique (qui se chargera de l’import et export via l’aéroport, les routes ou encore le réseau ferroviaire de la SNCFT), la ville de divertissement, la ville touristique, etc.

Mis à part l’aspect architectural très développé et très design (on annonce déjà que les architectes et designers Tunisiens vont participer à l’élaboration des plans pour qu’elle garde l’esprit tunisien), la TEC aura l’avantage d’être une cité intelligente. Les lumières des bâtiments seront automatiquement gérées de telle sorte à éteindre les lumières des bureaux (par exemple) s’il y a une bonne luminosité extérieure, ou qu’il n’y a personne à l’intérieur. 

Les arguments de la TEC pour construire une zone franche à Enfidha

Les arguments de la TEC pour construire une zone franche à Enfidha

La gestion des feux de circulation se fera, également d’une façon intelligente. Elle s’adaptera, en effet, selon les évènements. Si par exemple il y a accident ou une grande manifestation, les feux et les signalétiques s’adapteront de telle sorte à dévier le trafic vers les autres routes. Des systèmes de vidéo surveillance vont être installés partout ainsi qu’un système d’administration électronique publique automatisée au niveau des guichets et une nouvelle e-administration sur le Web et le mobile.

Avec un tel projet où des centaines de milliers de petites et grandes entreprises nationales et internationales vont s’installer, l’infrastructure télécom s’avère être une condition sine qua non pour le bon fonctionnement de la TEC. Avec plus de 127 mille postes de travail promis et les millions de personnes qui vont transiter par la TEC, avoir un réseau Internet et de télécommunication solide sera un vrai Challenge pour nos opérateurs télécoms.

D’ailleurs, ces derniers ont tout intérêt à préparer, dès maintenant, des liaisons de fibre optiques internationales de grande capacité qui partent d’Enfidha vers l’Europe, la Lybie, l’Algérie, l’Egypte et le Moyen Orient. C’est à dire les marchés visés par les zones logistiques et de dépôt de la TEC. 

Les marchés visés par la zone franche de la TEC gérée par la société américaine DCM Global

Les marchés visés par la zone franche de la TEC gérée par la société américaine DCM Global

Après les autres projets qui sont tombés à l’eau (comme les investissement émiratis à l’instar de Sama Dubai, etc.), beaucoup de Tunisiens restent sceptiques par rapport à l’annonce de ce projet. Mais l’organisation de cette conférence avec sa journée d’étude en marge de «Invest in Tunisia», n’est pas du tout fortuite. C’est probablement un moyen que les Saoudiens ont trouvé pour «forcer» la main au gouvernement Tunisien afin de changer le plus tôt possible sa législation en la rendant plus souple et plus libérale. C’est, d’ailleurs, sans surprise que le dernier communiqué de la Banque mondiale incitant la Tunisie à ouvrir encore plus son marché à la concurrence internationale (comme c’est le cas pour les télécommunications) est tombé le jour même de la conférence de presse de la TEC.

Welid Naffati

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