C’est en 2014 que tout un système de sécurisation du Net tunisien sera mis en place par le ministère des Technologies de l’information et de la communication. Et ce système s’articulera autour de 3 axes : la loi de sécurité cybernétique, l’Agence Technique des Télécommunications (A2T) et enfin la commission législative de contrôle. C’est ce qu’a affirmé Mongi Marzoug, ministre des TIC, lors d’un point de presse organisé le mardi 3 décembre à la Présidence du gouvernement à la Kasbah. Devant les journalistes, le ministère a présenté son rapport d’activité annuel et les indicateurs du secteur.
C’est en 2014 que tout un système de sécurisation du Net tunisien sera mis en place par le ministère des Technologies de l’information et de la communication. Et ce système s’articulera autour de 3 axes : la loi de sécurité cybernétique, l’Agence Technique des Télécommunications (A2T) et enfin la commission législative de contrôle. C’est ce qu’a affirmé Mongi Marzoug, ministre des TIC, lors d’un point de presse organisé le mardi 3 décembre à la Présidence du gouvernement à la Kasbah. Devant les journalistes, le ministère a présenté son rapport d’activité annuel et les indicateurs du secteur.
Le ministre des TIC s’est attardé sur le sujet de l’A2T qui a créé tant de polémique : «Si on me donne le nom d’un pays qui n’est pas doté d’une loi sur la cybercriminalité ou qui n’a pas une entité de police sur le Net, là on arrêtera la création de l’agence. Et si Reporters Sans Frontières nous donne la loi cybernétique appliquée par la France (en clin d’œil au pays d’origine de cette organisation internationale, ndlr), on s’engagera à faire mieux». Et au sujet du risque que l’A2T devienne une machine de censure et de cyber contrôle des opposants, le ministre des TIC s’est montré rassurant en affirmant que seul le tribunal aura le droit d’envoyer des requêtes à l’agence et non le ministère de l’Intérieur. Et pour éviter toute dérive, une commission législative sera également créée qui aura un droit de regard sur le travail de l’A2T et à qui l’agence devra rendre des comptes.
Mais l’agence n’aura pas seulement la seule tâche d’enquêter sur les cyber crimes puisqu’elle pourra également enquêter sur la bonne utilisation des données personnelles chez les fournisseurs d’accès Internet et les opérateurs téléphoniques (spam, utilisation frauduleuse des données privées de ses abonnés pour fins commerciales sans l’aval du client, etc.).
Jusque-là, le ministère pouvait proposer au gouvernement des stratégies pour améliorer le secteur des TIC en Tunisie et puis veiller sur son application. Avec l’évolution rapide des technologies d’information et de communication et leur interaction avec tout type d’activités (allant de la sécurité jusqu’à la santé en passant par l’aménagement territorial), le ministère a pris l’initiative de créer une Haute Instance de la Technologie Numérique rattachée à la Présidence du gouvernement.
A noter que cette instance existait sous forme d’une commission rattachée au premier ministère durant l’ère Ben Ali, mais son travail ne s’est poursuivi que pendant un petit laps de temps. Cette instance aura comme principale tâche d’être à l’écoute des différents acteurs du marché et prévoir les besoins afin de proposer des plans d’actions et des stratégies nationales dans le but d’améliorer l’économie du pays grâce au numérique. Elle encouragera également l’utilisation du Net grâce à l’accès haut débit et l’amélioration du cadre juridique et technique du e-commerce.
Et pour faciliter le travail de la Haute instance, une révision a déjà été opérée sur le fond de développement des TIC, une sorte de caisse où l’opérateur téléphonique verse 5% de son chiffre d’affaires annuel pour subventionner l’ANF et la Poste tunisienne. Ce fond financera désormais l’installation du haut débit et des services de télécommunications d’intérêt public dans les zones blanches dans le cadre du service universel. Quant au débit minimal exigé pour ce service universel, il est de 128 kb/s.
Mongi Marzoug, ministre des TIC
Et afin de réduire la contrebande et mieux sécuriser les zones frontalières contre les éventuelles intrusions terroristes, un système de télésurveillance est en cours de déploiement avec la Douane tunisienne pour un montant global de 4.3 millions de dinars.
Au sujet des indicateurs du secteur IT en Tunisie, le ministère annonce une croissance de 14% pour un PIB national de 7.6% en 2012 contre 7.1% en 2011. Environ 7 mille postes de travail font partie du domaine des TIC, ce qui représente 3.1% du nombre global des personnes en activité en Tunisie.
Jusqu’à fin décembre 2013, 1.3 million de Tunisiens sont connectés à Internet soit via l’Internet filaire ou le haut débit mobile, contre 1.1 million en 2012. 41% d’entre eux utilisent le fixe pour accéder au Web contre 800 mille clients qui passent par la 3G. Pour comparaison, les abonnés à l’Internet mobile en 2012 ne dépassaient guère les 560 mille clients.
D’après le ministère, la capacité totale des liaisons Internet internationale est arrivée à 92.5 Gb/s. La moyenne de consommation par Internaute est donc de l’ordre de 23.5 kb/s contre 21 kb/s pour l’année 2012. Pourtant, d’après Tunisie Telecom, cette bande passante est plutôt de 90 Gb/s et non de 92.5 Gb/s… Sans commentaire.
Au mois de septembre 2013, 1986 millions de minutes ont été consommées en national contre 81 millions en international et 231 millions de SMS nationaux ont transité sur les réseaux mobiles des 3 opérateurs pour 12 millions seulement depuis et vers l’international.
Le nombre d’experts auditeurs en sécurité informatique est passé de 229 en 2012 à 259 jusqu’à fin décembre 2013. Les certificats électroniques sont passés, quant à eux, de 9.6 mille à 10.3 mille.
Le nombre des portails utilisant le e-dinar est arrivé à 302 sites contre 292 en 2012. Les opérations d’achat en ligne via le e-Dinar Smart se sont élevées à 561 mille opérations. Et pour les achats depuis l’étranger grâce aux cartes de crédit internationales comme Visa et Mastercard ils sont arrivés, quant à eux, à 2.1 mille.
Welid Naffati
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