«Notre vision est une Tunisie numérique à 100%, ce qui n’est pas du tout une utopie», a déclaré M. Sami Zaoui du bureau politique du parti Afek Tounes et ex-secrétaire d’Etat chargé des TIC post révolution dans le gouvernement de Mohamed Ghanouchi.
Pour M. Zaoui, cette vision doit être le dénominateur commun à tous les domaines, spécialement dans le domaine de la santé, pour essayer d’informatiser les données concernant les personnels, opérations, consultations pour une gestion beaucoup plus efficace et un service accru, et l’administration électronique, projet qui a commencé sous l’ère Ben Ali, sans être pour autant grandement fiable pour l’instant. M. Zaoui estime que la Tunisie peut réaliser des progrès énormes dans ce domaine, et peut même «être un modèle à suivre dans les 4 ou 5 prochaines années».
L’une des consécrations de cette Tunisie numérique serait le lancement de la carte d’identité numérique unique, qui regrouperait un ensemble de données : l’assurance, le permis de conduite, médicales, etc. Un projet sur lequel le parti à tendance libérale place tous ses atouts.
«L’Etat a un rôle capital dans la coordination et l’encouragement du lancement des projets. Avec l’augmentation des investissements, les opérateurs et fournisseurs seront obligés de suivre la cadence». C’est un peu ce que prédit M. Zaoui. Or ceci aboutira à la démocratisation du Haut Débit, qui malgré un pourcentage respectable, n’est pas encore à la hauteur des attentes. Ce serait donc une urgence aux yeux d’Afek Tounes, qui non seulement travaillera à la démocratisation d’Internet, mais aussi veillera à l’abolition totale de toute censure de la toile.
En réponse à notre question traditionnelle sur l’idée d’avoir une constitution à la Wikipédia, que tout Tunisien pourrait consulter et y donner son avis, le représentant d’Afek est totalement d’accord. Mieux que cela, il affirme que «l’idée permettrait une participation très étendue du citoyen Tunisien dans la future vie politique et sociale de son pays. Ce sera aussi l’occasion de faire parvenir sa voix, chose qui était quasi impossible avant». Donnant l’une des bases de sa vision de la démocratie, à savoir les référendums locaux, M. Zaoui confirme que le vote électronique et la manipulation via internet est une solution très efficace pour ce genre de pratiques, car cela évitera beaucoup d’appel aux urnes. «Certes, ce ne sera pas un vote officiel, mais une superbe méthode pour connaître l’avis des citoyens Tunisiens», rajoutera-t-il.
Il posera ensuite la transparence comme l’un des piliers de la future politique d’Afek. Et donc, «les délibérations de la constituante, et plus tard du parlement et des différents conseils ministériels, doivent non seulement être transmissibles en direct sur les chaînes nationales, mais également par streaming Internet. Les rapports de ces différents débats doivent également être accessibles en ligne à tout citoyen Tunisien. Les conseils ministériels ne doivent plus avoir de secret pour les Tunisiens, même s’il y a quelques secrets à ne pas divulguer». L’idée du Live Tweet (NDLR : Slim Amamou, ancien secrétaire d’état chargé de la jeunesse, fut le 1er responsable à pratiquer le Live Tweet en plein conseil des ministres) est également approuvée, dans les limites de la responsabilité professionnelle. Il prédit enfin un avenir radieux à l’Open Source, qu’il estime insuffisant, mais sans lui accorder une totale suprématie, vu que, selon, M. Zaoui, «comme toute solution, l’Open Source présente des avantages et des inconvénients, donc ce serait impossible d’y migrer de façon totale».
Seif Eddine Akkari
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