Ramadan se consume à grands pas. Et avec lui, les habitudes médiatiques – quoique courtes – des gens se confirment de jour en jour. Pour le second ramadan consécutif, c’est la chaîne Ettounsiya TV qui mène la cadence, suivie de près par Nessma TV.
Ramadan se consume à grands pas. Et avec lui, les habitudes médiatiques – quoique courtes – des gens se confirment de jour en jour. Pour le second ramadan consécutif, c’est la chaîne Ettounsiya TV qui mène la cadence, suivie de près par Nessma TV.
A vrai dire, la veille du mois saint, on était très sceptiques quant à la transmission des programmes de la chaîne de Cactus Prod. Avec l’affaire de Slim Riahi, propriétaire des fréquences qui a décide de «virer» cette chaîne et d’en faire un autre bouquet à la place, on espérait juste pouvoir visualiser un jour ses émissions. Chose faite avec la proposition de Tahar Ben Hassine, directeur de la chaîne Al Hiwar. Une proposition à double bénéfice. Et pour cause, les audiences d’Al Hiwar (on peut lui attribuer ces chiffres théoriques) ont battu des records qu’elle n’a jamais, et ne pourra jamais battre avec sa grille de programmes classiques.
Rude concurrence avec Nessma
Et pourtant, les débuts ont été assez timides pour Ettounsiya. En effet, selon les chiffres d’Audimat.tn, les pics d’audiences des 3 premiers jours ont été du côté de Nessma, avec même un 51% assez flatteur le 11 juillet, soit le 2ème jour de Ramadan. La véritable force de poigne a été la 3ème saison de Nsibti Laâziza, diffusé en Prime Time, qui équivaut au 20h au mois saint.
Mais l’absence de feu Sofiene Chaâri du feuilleton s’est fait ressentir. Des 51% la 2ème soirée, on a assisté à un déclin continu, atteignant les 38% le lundi. Et même Hareem Soltan, le feuilleton turc vedette du moment, ne semble pas pour autant aider, avec des audiences variant entre 20% et 30%. Ce qui a donc profité à Ettounsiya, qui, avec des émissions comme Ezzelzel et surtout le feuilleton Layyem, a réussi à confirmer une avancée remarquable : de seulement 34% au début du mois, à plus de 52% dans la soirée du 22 juillet.
La Nationale résiste, Hannibal s’effondre, les autres chaînes absentes
La grande perdante de ce Ramadan serait-elle la chaîne nationale ? Avant Ramadan, on pouvait miser sur une chute de l’audience. Seulement, la nationale a su tenir le coup, voir même s’approprier une part d’audience tout à fait honorable. Grâce à Errahina, diffusé directement après la rupture du jeûne et qui a subi de grandes critiques pour les scènes de violence (chose qui l’a conduit à placer un signe -12), la chaîne publique a su faire ses preuves. Mais c’est surtout avec le feuilleton Yawmiyet Emra’a (Littéralement Journal d’une femme) que les audiences ont explosé. En effet, ce feuilleton, qui dispose d’un casting bien tenu (Fethi Heddeoui, Hichem Rostom, Wejiha Jendoubi et autres etc.) a pu passer de 18% le 1er jour à plus de 38%. Sachant que ce feuilleton est diffusé dans la même tranche horaire que Nsibti Laâziza. On peut dire donc que le score est plus qu’honorable. Par contre, Hannibal a bien raté ce ramadan. Malgré ces éternelles plaintes contre les bureaux de médiamétrie – des plaintes qui pourraient constituer tout un feuilleton d’ailleurs – la chaîne ne décolle pas. Les critiques envers Njoum Ellil dans sa 4ème saison en sont la preuve.
Pour ce qui est des autres chaînes, surtout les nouvelles chaînes islamistes, comme Zitouna TV, TNN, Al Qalam ou encore Al Moutawasset, leur audience peine à décoller. En effet, usant d’une ligne éditoriale trop prononcée, augmentée par la couverture quasi permanente des manifestations des Frères Musulmans en Egypte, ces chaînes ont raté le coche du mois saint. Alors que, pour des chaînes islamiques, Ramadan aurait pu être une aubaine, en raison des possibilités offertes, il semble que ces chaînes traversent une grave crise, surtout avec le rejet habituel des Tunisiens à suivre tout ce qui est politique sur leurs télés durant le mois saint.
Rappelons que Audimat.tn se base sur le pourcentage de ménages ayant consulté une chaîne dans un intervalle de 5 minutes par rapport à un panel de 7420 foyers tunisiens.
Seif Eddine Akkari