A quelques jours des élections pour la constituante, l’UGTT demande à toutes ses affiliations syndicales de faire une pause sur les grèves et les sit-in. Et pourtant, la Fédération générale de la poste et des télécommunications (FGPT), semble avoir délibérément oublié les recommandations de sa centrale syndicale et appelle les salariés de l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI) à observer une grève dans les prochains jours.
Suite à une réunion ‘’secrète’’ entre le syndicat PTT et quelques salariés de l’agence qui s’est déroulée le samedi 24 septembre dernier, la FGPT a donc décidé d’envoyer un préavis de grève à la direction de l’ATI, le maire de Tunis et l’inspection du travail. Mais bizarrement un maillon important a brillé par son absence dans la liste des destinataires : le ministère de tutelle. D’autant plus que le syndicat cherche une nouvelle augmentation salariale. Ce qui est du ressort du ministère de l’industrie et de la technologie. Cherchez l’erreur !
Cet appel à la grève est sujet à questionnements, surtout que ceci vient après la campagne menée par trois avocats qui cherchent à rétablir la censure et à faire porter le chapeau à l’ATI. Un chapeau très lourd dont les conséquences sur le plan juridique et financier ne sont pas négligeables (lire ici et ici).
D’où la question : la FGPT devient-elle le Bad Boy de l’UGTT ? Le syndicat PTT refuse-t-il de se soumettre à toute autorité ? Ou tente-il d’apporter sa pierre à l’édifice pour déstabiliser encore plus l’ATI ? Une agence qui, rappelons-le, a fait d’innombrables efforts pour devenir un acteur indépendant et neutre dans la gestion de l’Internet en Tunisie.
Ou cherche-t-on tout simplement à casser l’ATI pour faire disparaitre des secrets trop gênants ?
Après tout, l’Agence Tunisienne d’Internet était, malgré elle, le temple de la censure et du cyber-flicage des sbires de Ben Ali et ce, grâce à des technologies américaines. L’ATI serait-elle donc devenue gênante pour quelques personnes en Tunisie… et à l’étranger ?
W.N
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