Tunisie Electronique a choisi la date du 12 décembre 2012 pour dévoiler son ambition de devenir un acteur majeur dans le Cloud Computing en Tunisie, dans le monde arabe et en Afrique. C’est lors d’une conférence de presse organisée aux Berges du Lac que cette entreprise tunisienne a présenté son projet ambitieux. Du beau monde a été convié pour assister à la cérémonie sous l’étendard : «Tunisie Electronique met le Cloud Computing à la portée des entreprises et des particuliers».
Pour l’occasion, la société a prévu une armada d’intervenants et beaucoup de présentations d’experts en Cloud montrant les avantages de cette technologie et les économies qui pourraient en découler. Présentations auxquelles le quatrième pouvoir n’était pas convié. Les journalistes étaient invités à patienter sagement dans une autre salle d’un luxueux hôtel des Berges du lac pour assister uniquement à la conférence de presse qui débuta avec 45 minutes de retard.
Ainsi, la «conférence» débuta avec l’arrivée de Xavier Poisson Gouyou Beauchamps, Vice-président Cloud Computing de HP pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique, et Mme Houbeb Ajmi Rmadi, Directrice Générale de Tunisie Electronique.
Le point principal évoqué lors de cette conférence de presse : l’annonce d’une signature de partenariat privilégié entre Tunisie Electronique et HP dans la commercialisation des solutions Cloud Computing. Tunisie Electronique a même été certifiée selon les normes de HP ainsi, toute entreprise qui souhaiterait faire une quelconque intégration, devra passer par elle.
L’accent a été mis sur la réduction de coûts que peut apporter le Cloud. Chose qu’on ne cesse de répéter depuis un moment et qui n’est vraiment plus un scoop. Rien de nouveau ou de bien croustillant, donc. Mise à part l’annonce d’un partenariat Cloud avec Tunisiana. L’opérateur vise en effet à être l’un des principaux fournisseurs de solution clé en main.
Tunisie Electronique est revenu sur l’un de ses principaux projets en Tunisie dans ce domaine qui n’est autre qu’un Data Center aux normes internationales. A notre question, si ce Data Center respecte les nouvelles mesures «vertes» adoptées à l’instar des Google, Facebook ou Apple, on nous répondit que le seul partenaire électrique en Tunisie était la STEG et que les serveurs de HP adoptent aujourd’hui des plans d’économie d’énergie importants. Les meilleurs dans le marché selon Poisson Gouyou Beauchamps.
Monsieur HP est aussi revenu sur un aspect plus «culturel» et «éducatif», il a précisé que l’informatique traditionnelle doit perdurer et que le Cloud ne remplacera jamais toutes les solutions dans une entreprise : «Il y a des applications qu’on ne mettra jamais sur un Cloud» a-t-il déclaré.
L’orientation vers de l’hybride semble la seule alternative pour cet expert en la matière pour des raisons que nous connaissons tous : la fiabilité et la confidentialité. «Les Tunisiens doivent consommer du Cloud», c’était le mot d’ordre pour la DG de Tunisie Electronique. Mais comment inciter les sociétés tunisiennes à la consommation, vu que dans plusieurs de nos entreprises, les logiciels qui tournent sur les machines débarquent tout droit d’un torrent ?
A la fin de cette conférence -brève et dont la plupart des protagonistes ont marqué parfois un silence, qui en dit long sur leur incompréhension du sujet-, Mme Rmadi a clôturé la séance en lançant un appel : «On veut faire un appel pour inciter les entreprises à passer à l’usage des nouvelles technologies, c’est important». Mais pour pouvoir le faire, n’est-il pas mieux d’inciter les entreprises tunisiennes, et notamment publiques, à former leurs cadres avant ? Faut-il encore rappeler que dans beaucoup de cas des logiciels, comme les ERP (ou autres) qui sont achetés à des milliers de dinars, restent inexploités ou sous-exploités ?
Emir Sfaxi
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