Si le marché n’est pas prêt cela ne sert à rien de lancer la 5G. C’est ce qu’estime le vice-président en charge des relations publiques chez Huawei Northen Africa, Adnene Ben Halima. Le degré de maturité du marché est, entre autres, évaluée, par le taux de pénétration des terminaux compatibles avec la 5e génération des réseaux mobiles. En Tunisie, le taux de pénétration de ces smartphones est estimé à 5%. Or, pour pouvoir tirer parti de la 5G, il faudrait un taux de pénétration de terminaux compatibles avec cette technologie au-dessus de 15%, explique Adnene Ben Halima, invité du 149e épisode de DigiClub powered by Topnet et Huawei Technologies.
« Si les opérateurs se plaignaient d’un réseau 4G vide et peu rentable en 2016 c’est parce que le taux de pénétration des terminaux compatibles 4G n’était à l’époque que de 7% environ. Les choses ont commencé à s’améliorer à partir de 2018 avec le renouvellement du parc des terminaux utilisés », affirme notre invité. Au terme de l’année 2022, les smartphones compatibles 4G représentaient, selon les chiffres de l’Instance nationale des télécommunications, 88% de l’ensemble des terminaux recensés en Tunisie, soit un total de 7.576 appareils.
L’adoption de terminaux compatibles avec la 5e génération de réseaux mobiles, dépend, elle, du pouvoir d’achat. Les terminaux qui se vendaient à 300 dollars sont aujourd’hui disponibles à moins de 150 dollars avec l’amortissement de la 5G adoptée par plus d’un million d’abonnés dans le monde, selon Adnane Ben Halima.
Bien qu’importante en tant qu’outil d’évaluation de la maturité du marché et le lancement de la 5G, la pénétration, si faible, des smartphones compatibles avec cette technologique n’est, cependant, pas un frein au déploiement de la 5G. En effet, il existe, selon Adnane Ben Halima d’autres cas d’usage sur lesquels il y a une forte demande en Tunisie : le fixed wireless access (FWA). « La 5G peut être une connectivité fixe en se basant sur le mobile surtout qu’en Tunisie le taux de pénétration de la fibre optique ; FTTH (Fiber to the Home) et FTTR (Fibert to the Room) n’est pas fort », a-t-il précisé.
Expliquant que pour un lancement de la 5G en 2024 plusieurs travaux préparatifs doivent se faire tout au long de l’année en cours, notre invité a ajouté que le déploiement de la 5G serait nécessaire dans certaines zones en particulier où me réseau 4G sature déjà de par la forte demande en termes de connectivité. « Il faut trouver un nouveau cycle technologique pour élargir la bande passante et c’est là qu’intervient la 5G », a-t-il indiqué rappelant que dans certains pays le lancement de la 5G est un moyen d’attirer des investisseurs qui peuvent profiter de cette technologie pour des cas d’usage BtoB.
« Si nous combinons le taux de pénétration des terminaux, les besoins en termes de fréquences et l’effet marketing, nous pouvons dire qu’en Tunisie, nous ne sommes ni en retard ni en avance en termes de déploiement de la 5G. Il faut, cependant, travailler dès maintenant pour se préparer à l’année prochaine », a-t-il souligné.
L’interview au complet est disponible en version audio sur notre canal SoundCloud et en version vidéo sur notre chaîne Youtube.
Nadya Jennene