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Tunisie : Etakattol souhaiterait la publication du compte bancaire des ministres sur Internet

Le Dr. Mustapha Ben Jaafar, fondateur du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL, alias Ettakatol) s’est récemment attiré les foudres des internautes auparavant. La cause ? Une interview où il explique d’une façon floue son avis sur la censure et qui a été interprétée comme une volonté de faire renaître Ammar de ses cendres.

Malissonline.com et thd.tn sont allés interviewer M. Ben Jaafer pour parler de son programme politique TIC pour la constituante. C’était également l’occasion de revenir sur cet épisode. Pour se défendre, Ben Jaafar a déclaré : «Des parties ont mal interprété ces propos et se concentrent sur des faux débats, des sujets défiant la logique. Nous sommes un parti qui appelle au respect des libertés depuis 40 années, nous n’allons pas changer de veste aujourd’hui».

Ces libertés, à vrai dire, occupent une place importante dans la vision du docteur de la future Tunisie : «La liberté d’expression, de communication et la libre circulation de l’information, libertés accentuées par les nouvelles technologies comme Facebook ou Twitter, sont sacrées, et notre devoir est de les respecter, voir en être garants, dans les limites de l’éthique bien sûr».

Ce dernier mot, qui à vrai dire peut laisser sceptique plus d’un, nous a poussés davantage à en savoir plus. La réponse était claire : «L’éthique doit être respectée, car les dangers d’Internet sont grands. Mais ce n’est pas à l’Etat tunisien d’intervenir, c’est plutôt au peuple, au citoyen. C’est la famille qui, par exemple, doit protéger ses enfants des sites pornographiques via les logiciels de contrôle parental. L’accès, l’accès libre à Internet, doit être garanti à tout le monde sans exception. De ce fait j’espère bien qu’Ammar 404 fera partie d’une page de l’histoire définitivement tournée».

Déclarer les biens des ministres sur Internet

Pour ce qui est de la notion d’Open Government, qui consiste à ce que les membres du gouvernements assurent une transparence totale, en transmettant par internet leurs activités et en déclarant leurs biens avant et après leurs postes à responsabilité politique, Mustapha Ben Jaafar a montré son entière adhésion : «Bien sûr. Le rôle de la constituante n’est pas d’assurer un travail mafieux. Cette assemblée aura pour mission d’écrire la loi suprême du pays, donc elle doit être à la portée des gens, via les médias ou internet, pour qu’ils puissent juger ce travail. Je suis également d’accord pour ce que les ministres déclarent leurs biens. Ceci n’est pas nouveau d’ailleurs, la loi existait bel et bien, mais n’était jamais mise en pratique. Dorénavant, rien ne doit empêcher sa pratique, car le citoyen a le droit de demander des comptes à tout membre gouvernemental s’il constate un dépassement de bornes ou un mauvais usage de pouvoir de la part de celui-ci».

Enfin, notre invité était totalement pour l’Offshoring. Il estime, néanmoins, que cette activité devrait dorénavant être soumise à des conditions strictes, pour garantir un bénéfice au pays Tunisien. «Les sociétés étrangères ne devraient pas uniquement penser au gain, en aidant l’Etat seulement à engager de la main d’œuvre. Ces compagnies doivent aussi participer au développement des régions, aux différentes recherches scientifiques. Elles doivent impérativement disposer d’une cellule de recherche en relation avec les universités tunisiennes, car, vu notre situation actuelle, il suffit qu’un pays dispose d’une main d’œuvre aussi qualifiée avec un salaire moindre et rien ne les empêchera de fuir vers d’autres marchés plus porteurs. En posant ces conditions, la Tunisie passera du statut du pays consommateur au pays producteur».

Seif Eddine Akkari

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