L'actuTHD

[MAJ] Tunisie : Ettakattol appelle au retour de Ammar 404

Mise à jour du 30 septembre 2011: Mostapha Ben Jaafer, fondateur et président du FDTL- Ettakattol, a répondu officiellement à cette affaire dans une interview accordée à la télé nationale. La retranscription de cette partie se trouve sur ce lien.

Première édition de l’article : Voilà un parti qui encourage le grand retour de Ammar 404. Le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), alias Ettakattol, est pour un retour de la machine de censure de Ben Ali. Mais, cette fois, sous le pretexte du combat suprême contre la pornographie.

Dans une interview accordée à la chaine Tounes Tetkallem (Tunisia Talks) sur Youtube, M. Mostapha Ben Jaafer, fondateur et président du parti Ettakattol, a répondu à la question de M. Malek El Khadhraoui, l’un des fondateurs du blog Nawaat.org, au sujet de l’inscription de l’accès à une connexion Internet comme un droit fondamental dans la prochaine constitution de la Tunisie. Ceci implique donc le droit à un accès libre à l’information via le Web, qui soit garanti à chaque citoyen tunisien.

La réponse de M. Mostapha Ben Jaafer ? «Inscrire le droit à une connexion Internet dans la constitution, non. Mais inscrire le droit du citoyen à l’information, oui». Dans cette réponse, on pourra lire en filigrane que Ettakattol est contre toute forme de censure sur le Web. Après tout, le filtrage du Web est impossible, d’autant plus que cette méthode a démontré son inefficacité sous le régime de Ben Ali qui, dieu sait, a excellé dans les pratiques de piratage et de censure des sites/comptes mails des cyber-dissidents. Nawaat.org en premier.

M. Ben Jaafer a tout de suite pondéré son point de vue en expliquant que la liberté ne veut pas dire la tolérance des sites dangereux sur la Toile, à l’instar des sites pornographiques. Il insinue ainsi, sans toutefois le dire clairement, qu’il est pour le blocage des sites pour adultes et extrémistes, au grand nom des mœurs et de la protection de l’enfance. Chez ce parti, personne n’est, à priori, au courant de la présence d’un formidable outil qui s’appelle le contrôle parental.

Mais demander la garantie constitutionnelle du droit à la connexion Internet tout en préservant la liberté de l’information, est-ce à ce point difficile ?  Pas si sûr…

La Finlande est le premier pays au monde à établir, en 2010, l’accès à Internet comme un droit constitutionnel pour chaque citoyen. Et quand on connaît les évolutions technologiques actuelles qui tendent à converger vers le tout IP, on ne peut que lire l’intention de la Finlande de se positionner comme un pôle technologique et financier régional, voire même mondial. Tous les spécialistes du domaine le savent : le Data est plus cher que l’or. Aux Etats Unis, l’accès aux Data Center est plus difficile que l’accès à une centrale nucléaire. Or, ce n’est plus un secret pour personne. Les données personnelles et industrielles enregistrées dans les serveurs peuvent être parfois plus explosives qu’une fission nucléaire. Le Wikileaks en est le meilleur exemple.

On ne s’étonnera pas alors d’apprendre que l’administration d’Obama a tout misé sur l’économie numérique pour relancer sa propre économie.

Mais de notre côté, il ne faut pas compter sur M. Mostapha Ben Jaafer pour appréhender tout l’intérêt du Net dans l’économie d’une nation. L’internet pour Ettakattol ? On ne connaît pas ! Un parti qui s’est visiblement sclérosé dans les modèles économiques des années 70’s, en somme.

Welid Naffati

Laissez votre commentaire sur le forum

Internet : La censure coûte 2.000.000 de dinars par an à l’Etat tunisien

Tunisie : L’ATI devra dépenser 72 à 79 millions de dinars pour censurer le porno

Facebook Comments

Plus Populaires

To Top