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Tunisie – Géomatique : Encore une fois, les Français prennent de haut les acteurs du marché tunisien

Tunisie - Géomatique : Encore une fois, les Français prennent de haut les acteurs du marché tunisien

Ubifrance, en partenariat avec l’Association française pour l’information géographique (AFIGEO), a organisé le 27 juin dernier à Gammarth, un colloque tuniso-libyo-français sur les Systèmes d’Information Géographique (SIG). Une rencontre qui a rassemblé les professionnels du domaine avec les prescripteurs, les utilisateurs et les fournisseurs de données.

Tunisie - Géomatique : Encore une fois, les Français prennent de haut les acteurs du marché tunisien Mise à jour du 04 juillet 2013 : UbiFrane a adressé un droit de réponse à la rédaction de THD au sujet de cet article. Il est publié intégralement ici

Première édition de l’article : Ubifrance, en partenariat avec l’Association française pour l’information géographique (AFIGEO), a organisé le 27 juin dernier à Gammarth, un colloque tuniso-libyo-français sur les Systèmes d’Information Géographique (SIG). Une rencontre qui a rassemblé les professionnels du domaine avec les prescripteurs, les utilisateurs et les fournisseurs de données. 

«Les SIG ont un rôle important dans le processus de développement de l’infrastructure du pays», a déclaré Mongi Thameur, chef de cabinet du ministre des Technologies d’Information et de la Communication, à l’ouverture de ce colloque.

Dans son discours de bienvenue, Michèle Feki, directrice du bureau Ubifrance à Tunis, a souligné que le marché tunisien de la géomatique n’est qu’à ses prémices, où tout reste à faire. Elle a aussi rappelé lors de cette rencontre, que les intervenants traiteront des questions relatives au nouvel environnement de l’information géographique en Tunisie et en Libye, à l’acquisition des données et photographies aériennes et aux logiciels de systèmes d’information géographiques.

Mongi Thameur a insisté, pour sa part, sur le rôle des SIG dans la démarche stratégique de développement durable que compte entreprendre le gouvernement. Le chef de cabinet a mis aussi la lumière sur le rôle que doit jouer le Centre National de Cartographie et de Télédétection (CNCT) comme régulateur du secteur. «Le CNCT doit assurer les missions d’étude et d’administration des SIG», a-t-il souligné.

Salah Dhibi, directeur technique au CNCT, a, quant à lui, fait le tour de table sur la réalité du secteur des SIG dans notre pays. Il a mis en exergue l’anarchie du secteur. D’après lui, et malgré l’existence de plusieurs intervenants (CNCT, OTC, secteur privé, etc.), il n y a ni lois ni normes pour encadrer ce domaine. Il a fait constater que les données géographiques tunisiennes disponibles manquent d’indexation (dispersion de données, pas de métadonnées, pas de processus d’acquisition, etc.). D’où la nécessité d’avoir une stratégie cohérente définissant l’orientation générale à adopter pour le développement de la géomatique sur les plans technique, législatif et institutionnel.

Vers la fin de la séance inauguratrice du colloque, Jean Philipe Grelot, directeur général adjoint de l’Institut Géographique National français, a présenté la directive INSPIRE, élaborée par la Direction générale de l’environnement de la Commission européenne. Cette directive vise à établir en Europe une infrastructure de données géographiques pour assurer l’interopérabilité entre bases de données et faciliter la diffusion, la disponibilité, l’utilisation et la réutilisation de l’information géographique en Europe.

Ce colloque a voulu enrichir le secteur de la géomatique tunisien grâce à l’expertise européenne, et surtout française. On notera toutefois la méconnaissance profonde de la réalité d’évolution du secteur en Tunisie. «Les prémices» évoqués par la directrice du bureau d’Ubifrance à Tunis, sont réellement à un niveau plus qu’honorables. Faut-il encore rappeler à Mme Feki que le consortium 3G Tunisie (partenaire à ESRI, qui est l’inventeur du concept logiciel SIG) a déjà mis en place le tout premier et unique institut africain des sciences géo-spatiales à Tunis ? Ubifrance est-elle au courant que le CNCT suit des formations depuis quelques années sur la solution ESRI ? Mieux : cet organisme public est en train de coordonner avec cette entreprise américaine pour améliorer les données cartographiques de la Tunisie. 

De ce fait, on se demande bien si les prestataires français réussiront à pénétrer le marché nord africain alors qu’ils sont devancés, et depuis longtemps, par le numéro 1 mondial des SIG, à savoir l’américain ESRI.

Majdi Calboussi

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