Les sports électroniques sont devenus une industrie à part entière. Ce secteur devrait dépasser un milliard de dollars de revenus, à l’échelle mondiale, au terme de l’année 2019.
En Tunisie, ce secteur a été, pendant des années, en proie au « désordre ». La communauté de gamers était, en effet, organisée sous forme de groupes d’amateurs et de professionnels indépendants ou d’associations, en l’absence d’un organe officiel structurant.
En 2018, la donne a changé avec la naissance de la Fédération tunisienne des Sports électroniques (TunESF). Amine Bouneoues, directeur exécutif de la Fédération tunisienne des Sports électroniques, nous en dit davantage, dans ce 106eépisode de DigiClub powered by Topnet.
La TunESF a vu le jour après quatre ans passés dans les tiroirs du ministère de la Jeunesse et des Sports, selon notre invité. L’idée était de rassembler les gamers tunisiens, dont le nombre s’élèverait à 700 mille, sous l’égide d’une structure officielle et leur permettre ainsi d’accéder au statut de joueurs professionnels licenciés.
« Suite à l’appel lancé par la TunESF en 2019, 200 gamers se sont vu délivrer des licences », a indiqué Amine Bouneoues soulignant que « l’un des objectifs de la fédération est de réaliser un recensement de la population des gamers ».
La création de cette fédération a aussi permis de restructurer les associations de gamers. Selon notre invité, la Tunisie compte actuellement une quinzaine d’associations e-sports entre celles publiées dans le Journal officiel de la République tunisienne (JORT) et celles en cours de formation.
Revenant sur la mission de cette fédération, Amine Bouneoues a affirmé qu’elle aurait le même rôle que toute autre fédération de «sport classique». En d’autres termes, la TunESF aura en charge d’assurer un budget aux équipes ou clubs de gamers qui participent à des compétions internationales telle que la Coupe du monde des sports électroniques qui se déroulera en décembre 2019. La Tunisie y sera d’ailleurs représenté par les sept joueurs qui ont remporté les qualificatifs locaux organisés en septembre.
En plus de l’encadrement et du financement des gamers tunisiens, la TunESF aura également pour mission de promouvoir ce secteur. Amine Bouneoues a révélé, dans ce sens, que le ministère de la Jeunesse et des Sports avait donné son accord pour créer des maisons des jeunes 2.0 dans chaque gouvernorat et équiper les maisons des jeunes existantes de PC pour gamers à raison de cinq machines par établissement. Et, pour assurer une connectivité optimale, ces établissements seront liés aux réseaux de fibre optique.
«La Fédération vise à changer le mindset et démocratiser le gaming», a conclu Amine Bouneoues.
Pour plus de détails, veuillez écouter l’interview au complet sur SoundCloud.
Nadya Jennene