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Tunisie – La e-constitution : Difficile à appliquer et absurde sur le fond, selon Ettajdid

La tournée des partis et des listes indépendantes effectuée par Malissonline.com et thd.tn continue. Jeudi 13 octobre, rendez-vous au local d’Ettajdid, l’un des composants du Pôle Démocrate Moderniste (PDM). Pour l’interview, nous avons rencontré M. Samir Tayeb pour parler au nom de ce parti et de cette coalition qui, rappelons-le, appelle à une liberté totale concernant les TIC. «L’accès total aux technologies de l’information est un droit sacré pour chaque Tunisien sans exception», dira-t-il. «C’est pour cela que nous préconisons l’inclusion de ce droit dans la constitution. Inscrire le libre accès de l’information (sur le Net inclus, ndlr) dans la loi suprême du pays est une obligation, pour couper court à toute future manigance de la part d’un gouverneur».

Les partis qui veulent le retour de Ammar 404

Assurer le libre accès de l’information est donc un point phare du programme du PDM. Et qui dit libre accès, dit non à la censure, c’est ce qu’affirme M. Tayeb : «La censure est un sujet auquel nous nous sommes opposés depuis son apparition. Maintenant que nous nous sommes débarrassés de ce fléau, nous avons été surpris que des partis politiques puissent appeler à son retour, pour soi-disant protéger l’enfance et les valeurs. Mais notre réponse est claire, non à la censure, car, si on sait par où commencer à censurer, on ne saura pas où s’arrêter».

Consommons Libre

Autre sujet important concernant les TIC : l’utilisation des solutions Open Source. Selon M. Samir Tayeb, le Libre est une priorité pour Ettajdid. «Déjà tous les locaux de notre parti travaillent en Open Source», affirme-t-il. «Nous avons eu des longues discussions, et organisé des conférences pour expliquer le contexte, et surtout, pour montrer les raisons de notre soutien à l’Open Source. Les logiciels Libres nous éviteront d’être sous l’emprise des grandes compagnies étrangères. Pourquoi acheter des logiciels payants alors que l’Open Source fournit des solutions dans presque tous les domaines ?».

Sombrer dans la démagogie

L’économie numérique, ou e-economy, a-t-elle une place importante dans le programme du Pôle ? «Oui», nous répond M. Sami. «Nous pensons que l’économie moderne ne peut être fructueuse qu’à l’aide des TIC. Bien sûr, prudence oblige, nous ne devons pas nous adonner totalement aux grandes compagnies étrangères, par souci de souveraineté. Mais on doit assurer un équilibre entre économie traditionnelle et nouvelle économie». Faut-il donc exclure ces grandes sociétés ? «Non, nous ne sommes pas là pour virer des sociétés. Mais nous appelons à revoir les finalités des clauses pour qu’elles soient bénéfiques des 2 côtés».

Pour finir avec notre question de routine concernant l’e-constitution, le représentant d’Ettajdid n’a pas été contre le principe, mais avoue qu’il est difficile d’appliquer cette idée. Et étudiée sur le fond, il la trouve même assez absurde. «Si les lois, et tout le reste, sont disponibles sur Internet, pourquoi avoir choisi d’élire des députés pour nous représenter ? Nous sommes avec l’apport des TIC, mais il ne s’agit pas non plus de sombrer dans la démagogie».

Seif Eddine Akkari

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