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Tunisie : l’ADSL dégroupé est mort-né, vivement la fibre optique !

«Si la Tunisie n’élabore pas dès maintenant un plan pour le passage à la fibre optique, l’Internet via le fixe sera mort», avertit M. Karim Taga, Managing Director chez Arthur D Little, cabinet de conseil spécialisé dans les TIC. «Les évolutions technologiques possibles dans le domaine mobile sont rapides et peuvent bien concurrencer l’Internet filaire en terme de vitesse de bande passante». Ces commentaires eurent lieu à l’occasion d’un séminaire de formation organisé par l’Instance nationale des télécommunications (INT), le 16 et 17 mai dernier à Tunis. Il y était invité des spécialistes des télécoms en Tunisie, des opérateurs et des fournisseurs d’accès tunisiens, ainsi que les haut cadres de l’INT. Le thème ? “La régulation du secteur des télécommunications à l’ère de la convergence : Enjeux et perspectives”.

Durant la première séance de formation, l’orateur n’a pas arrêté de marteler que la technologie xDSL était désuète : «Il ne faut pas que la Tunisie fasse la même erreur que les pays européens. Il ne faut plus continuer à miser sur l’ADSL ou encore le VDSL. Avec le LTE, les opérateurs mobiles pourront prochainement offrir des débits minimaux de 5 à 10 Mb/s et ce, tout en exploitant la même infrastructure. Mieux encore, avec cette technologie, une antenne relais normale verra son rayon d’émission augmenter jusqu’à 8 kilomètres. Les opérateurs mobiles pourront prochainement proposer les mêmes services qu’un opérateur Internet filaire (ndlr : TV sur IP, VoIP, etc.)».

Oubliez l’ADSL, passez à la Fibre Optique

Les appareils intelligents qui demandent une connexion à Internet vont se démocratiser. Des nouveaux services vont apparaître provoquant une consommation plus élevée de la bande passante. Les opérateurs mobiles peuvent compter sur les évolutions technologiques du LTE et desservir encore plus de débit. Mais ce n’est pas le cas pour l’ADSL ou le VDSL dont les limites de transmission des données est très limitée par rapport à la Fibre Optique (FO).

Donc en conclusion, si nos opérateurs réseau veulent rester dans la course lors des 10 prochaines années, il faut qu’ils commencent sérieusement à travailler sur l’introduction de la fibre optique jusqu’à l’abonné. Pour ce faire, M. Dag Ehrström du cabinet Arthur D Little a préconisé que chaque opérateur programme ses travaux de posage de la FO en parallèle des travaux de génie civil des sociétés de services comme la distribution de l’eau, du gaz ou encore de l’électricité. M. Dag Ehrström estime que cette planification pourrait réduire de 35% les frais de pose de la fibre optique.

Homologation aberrante

Mais un problème a été pointé du doigt par M. Karim Taga, celui de l’homologation : «L’homologation des produits ne doit plus se faire par des instances nationales. Il faut libérer le marché. Tous les terminaux que commercialisent les opérateurs utilisent presque tous la même technologie de connexion : l’IP via Wifi, ADSL ou 3G. Elles répondent à des normes internationales». M. Taga a ainsi trouvé aberrant le rôle d’une instance d’homologation comme le CERT. Il lui paraît en effet évident que si une société se décide à lancer un nouveau produit high-tech, celle-ci s’assurera d’elle-même et avant le CERT, de disposer d’un produit qui soit dans les normes, techniquement fiable et commercialement viable. «Il faut prendre l’exemple marocain et turc. Ils ont complètement libéré le marché. La concurrence commerciale a fini par améliorer le secteur des TIC», secteur d’activité dont découle une partie de la prospérité économique d’un pays.

Welid Naffati

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Les présentations utilisées lors de la première journée du séminaire

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