Ettakatol – Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL), a présenté le jeudi 14 juillet dans un hôtel de la capitale, son programme politique donnant, ainsi, son coup d’envoi a sa campagne électorale. Visiblement tourné vers le social, ce programme développé en 100 propositions s’est essentiellement focalisé sur le volet culturel, le secteur touristique et l’agriculture.
Bien que les points que présente ce programme soient fort intéressants sur plusieurs aspects, il reste, toutefois, en deçà des attentes sur plein d’autres. Notamment sur le secteur des TIC. En effet, les nouvelles technologies occupent très peu de place dans le programme électoral du FDTL. La mesure “phare” dans ce domaine se résume à l’”incitation” des entreprises à investir dans le domaine de la recherche et développement (R&D). Une mesure qui n’est pas nouvelle en soi puisqu’elle a été initiée, du moins chez les opérateurs télécoms, durant les dernières années de Zaba. Rappelons que ces derniers devaient allouer 0,5% de leur budget annuel à la R&D.
On restera sur notre faim quant aux moyens que compte entreprendre le FDTL pour inciter les sociétés à créer un département dédié à la R&D. On se demandera par ailleurs sur la place qu’auront les SICAR et autres fonds publics sur ce point en particulier. Et quid de ces “incitations” ? Seront-elles sous forme de subventions ou plutôt sous forme d’avantages fiscaux ?
L’Offshoring ou comment augmenter notre dépendance économique
Un deuxième point «TIC» (et le dernier par ailleurs) dans ce programme politique du FDTL : L’offshoring. «Nous créerons toutes les conditions ainsi que le cadre juridique nécessaires pour que la Tunisie devienne une plateforme régionale de service, notamment, dans les secteurs des technologies de l’information, de la santé et de la logistique. Nous nous préparerons à plus long terme pour devenir une plateforme financière», lit-on sur la 67ème proposition.
En termes plus clairs : Le FDTL ne mise pas sur le transfert des technologies en incitant les sociétés internationales à installer leur R&D en Tunisie. Pire encore : Le FDTL compte même renforcer notre dépendance aux sociétés étrangères via les prestataires de services et autres centres d’appel. Au lieu d’exporter (à long terme) sa technologie et son savoir faire, la Tunisie exportera uniquement ses prestations de service, donc.
Et Quid de la Neutralité du Net ?
Comme déjà dit plus haut, le programme socio-économique du FDTL marque des points sur quelques aspects et a un gout d’inachevé sur d’autres. Mais c’est finalement le secteur des TIC qui a été le plus marginalisé. Paradoxalement, c’est ce secteur qui a le plus fort potentiel de croissance. Sans parler de son importance dans d’autres secteurs comme le touristique.
Quid de l’Open Data ? Qu’en est-il de l’inscription de l’accès à Internet comme un droit constitutionnel ? Que fera le FDTL pour l’E-Government ? Que compte faire Ettakatol pour établir la neutralité du Net et notamment au sujet de la censure ? Tant de questions qui trouveront, peut-être, une réponse prochainement. Et pour cause, le FDTL a annoncé que son programme sera modifié au fil du temps grâce aux commentaires des internautes sur leur site officiel/page facebook et grâce aux suggestions des citoyens lors des débats que compte organiser le parti dans toutes les régions.
Welid Naffati
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