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Tunisie : Le Programme TIC d’Ennahdha a un goût d’inachevé

Une deuxième technopole, la numérisation de l’archive nationale, le soutien aux investissements offshore. C’est ce que nous promettent les dirigeants d’Ennahdha après les élections du 23 octobre prochain. Leur programme électoral, présenté en grande pompe mercredi 14 septembre au Palais des Congrès de Tunis, accorde une grande importance aux Technologies de l’Information et de la Communication. 10 points sur les 365 du programme électoral d’Ennahdha ont en effet été consacrés à ce secteur.

Jugé comme un élément vital pour assurer le développement durable et limiter le chômage, ce secteur n’a pas été ignoré par les experts qui ont préparé ce programme. Présentés par l’ingénieur Ridha Saidi, les points présentent quelques nouveautés répondant aux attentes des intéressés. On note une restructuration de l’e-administration suivant l’Open source, la généralisation du système GPS sur tous les transports publics à l’aube de 2016 et le lancement du projet de numérisation de l’archive nationale. Rappelons que ce projet a été initié par Sami Zaoui, ex-secrétaire d’Etat chargé des TIC du premier gouvernement de Mohamed Ghanouchi, mais son application tarde à venir après sa démission du gouvernement.

D’après son programme, le mouvement islamique Ennahdha se focalisera sur «l’Offshoring». C’est à dire la délocalisation de certains services, comme les hotlines, des entreprises étrangères vers la Tunisie. Pour améliorer la compétitivité des sociétés tunisiennes, Ennahdha encouragera les entrepreneurs tunisiens à ouvrir des filiales africaines et arabes pour exporter le savoir-faire tunisien et les compétences nationales.

Comme tous les autres partis, le parti de Rached Ghannouchi fait dans la continuité du programme politique de Ben Ali de 2009 : la création d’une deuxième technopole, à l’instar de celle d’El Ghazela.

Mis à part l’introduction de l’Opensource dans les administrations, Ennahdha ne se distingue guère des autres partis, et donc du programme politique Tic de Ben Ali.

Et tout comme les autres partis, aucun mot n’a été prononcé sur la censure. Bien que la liberté d’expression et de pensée soit présente dans le programme, on ne peut que s’exclamer sur l’absence d’un tel sujet sensible, et ce dans tous les programmes politiques, ce qui laisse planer un doute quant au retour de cette pratique qui a laissé de lourdes séquelles chez la communauté Internet tunisienne.

Et quid du piratage ? Quid du respect de la propriété intellectuelle sur Internet ? Quelle est la vision d’Ennahdha quant à la libéralisation totale du marché des TIC, notamment sur la redéfinition du rôle du bureau d’homologation CERT ?

Seif Eddine Akkeri

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