Frappée par le terrorisme pour la deuxième fois en trois mois, la Tunisie fait face à un véritable dérapage de ses stratégies économiques. En effet, un récent rapport de la banque mondiale prévient qu’en absence de réformes dans le secteur financier la dette publique atteindrait 67% du PIB en 2019. N’est-il pas temps de réviser un modèle économique défectueux et faisant preuve de précarité ? Parallèlement les grèves pèsent de plus en plus sur les ressources budgétaires du groupe chimique tunisien (GCT) et la compagnie de phosphate de Gafsa (CPG), ainsi l’industrie du phosphate perd des marchés intéressants, pour dire le moins, aux profits des concurrents marocains.
Frappée par le terrorisme pour la deuxième fois en trois mois, la Tunisie fait face à un véritable dérapage de ses stratégies économiques. En effet, un récent rapport de la banque mondiale prévient qu’en absence de réformes dans le secteur financier la dette publique atteindrait 67% du PIB en 2019. N’est-il pas temps de réviser un modèle économique défectueux et faisant preuve de précarité ? Parallèlement les grèves pèsent de plus en plus sur les ressources budgétaires du groupe chimique tunisien (GCT) et la compagnie de phosphate de Gafsa (CPG), ainsi l’industrie du phosphate perd des marchés intéressants, pour dire le moins, aux profits des concurrents marocains.
Pire encore, la flagrante sensibilité du secteur du tourisme nécessite la mise en place d’un chantier de réformes novatrices, faisant intervenir une vision socioéconomique inclusive et durable. A ce propos, l’apport des TIC en ces temps difficile semble évident pour sauver notre PIB.
L’émergence, désormais incontournable, du numérique
Si l’avenir en Afrique est jugé «Mobile» par les leaders d’IBM, il est numérique à plus fortes raisons en Tunisie. En effet, le secteur procure 80 000 emplois, soit trois milliards de dollars. Faut-il alors investir dans un domaine d’apogée à l’international aussi bien qu’en local ? Les institutions se trouvent dans l’urgence de tirer profit de ce que les TIC promettent; la numérisation et la conquête de services innovants ne peut qu’assurer une efficacité opérationnelle et une rentabilité immédiate sur le terrain. En ce sens, pour créer un écosystème favorable à la croissance des TIC, que ce soit dans le secteur publique ou privé, il suffit d’appuyer les compétences humaines en numérique et de les inciter à adopter les nouvelles technologies pour réduire une fracture digitale à conséquences sociologiques évidentes.
Au-delà du partenariat public-privé, on est dans le besoin et l’urgence de mêler les technologies de l’information dans les différents domaines de l’activité économique. A ce propos, on est tous d’accord que l’adoption de la transition numérique ne peut se passer des considérations spécifiques à notre pays, à citer la diversité des activités industrielles artisanales et agricoles. En ce sens, Slim Mezghenni, Directeur des systèmes d’information d’ABC Bank, s’exprimait dans le cadre de la 3ème édition du Sommet Francophone des directeurs des systèmes d’information : «Si nous parvenons à créer des emplois et une dynamique qui raccorde les nouvelles technologies aux différents domaines d’activité les savoir-faire tunisiens ainsi créés et rôdés peuvent être transférés vers d’autres pays et en premier lieu l’Afrique».
Or le Plan Tunisie Digitale 2018 se focalise sur le partenariat public-privé, on est alors en mesure d’estimer l’apport des start-ups dont la majeure proportion s’inscrit dans le domaine des systèmes informatiques et qui, selon les participants au forum de l’ATUGE, se voient freinées par le monopôle de l’Etat et l’absence d’une culture de prise de risques (lire l’article). Comment faut-il réagir ? Les experts de la Banque Mondiale proposent une stratégie nationale pour le secteur financier : «L’objectif est de catalyser le développement du secteur privé, améliorer l’accès aux services essentiels et multiplier les opportunités numériques pour les plus vulnérables. Il s’agit de renforcer l’accès des entreprises au crédit, notamment des entreprises sans antécédents de crédit et avec des garanties limitées, principalement des MPME et des start-ups», précise le DPS, document expliquant la stratégie de la Banque Mondiale pour la Tunisie entre 2016 et 2020.
TIC et tourisme, une alliance particulièrement avantageuse
Si l’on pense l’apport des TIC dans les différents domaines, il faudrait à fortiori examiner les atouts du positionnement géographie, du climat méditerranéen et de la richesse du patrimoine culturel de la Tunisie. Certes, on ne peut pas nier l’apport du secteur, mais on est en mesure de démontrer la fragilité d’une structure économique fortement dépendante aux circonstances politiques et régionales. Bien évidemment, le numérique sert de support de référencement des sites touristiques et des services d’hôtellerie de qualité. Outre la promotion du tourisme des zones côtières, on témoigne une transition vers une stratégie d’inclusion visant ce qu’on appelle la Tunisie «profonde». En effet, la thématique de la mobilité au service du tourisme culturel fut abordée d’emblée au Orange Mobility Forum, il y a plus de trois ans. Toutefois, la place de la Tunisie dans la dynamique du e-tourisme reste médiocre selon Mohamed Ali Toumi, président de la FTAV (Fédération Tunisienne des Agences de voyages et de Tourisme).
Par ailleurs, Orange vient de lancer la première application au service du tourisme culturel en Tunisie. Développée à l’ODC (Orange Developer Center), «Tunisie Passion» est une application gratuite, déjà disponible en 7 langues et couvrant 8 régions dont Le Kef, Kairouan et Tozeur. Elle référence 750 adresses de sites historiques, hôtels, restaurants, etc. promettant ainsi une Tunisie authentique et plurielle.
Face à de telles initiatives fortifiant le contenu culturel et traditionnel disponible sur le web, on démontre l’importance de la convergence des disciplines et des compétences des développeurs, historiens et chercheurs pour la croissance et la stabilité socio-économique du pays. Leaders politiques, scientifiques et intellectuels doivent, plus que jamais, faire preuve d’engagement en prônant la culture du travail, une culture qui loin d’être typiquement tunisienne se verra inculquée chez les jeunes générations suite à un travail laborieux de sensibilisation et d’éducation civique.
Taycir Yahmed
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