Trouver une bonne idée, développer l’application autour d’elle, travailler son ergonomie, la présenter et faire sa promotion marketing. C’est le challenge qu’ont relevé une douzaine de jeunes développeurs lors de l’édition 2013 de l’Orange Summer Challenge dont les résultats ont été dévoilés le mercredi 25 septembre dans un café culturel aux Berges du Lac.
Trouver une bonne idée, développer l’application autour d’elle, travailler son ergonomie, la présenter et faire sa promotion marketing. C’est le challenge qu’ont relevé une douzaine de jeunes développeurs lors de l’édition 2013 de l’Orange Summer Challenge dont les résultats ont été dévoilés le mercredi 25 septembre dans un café culturel aux Berges du Lac.
Douze développeurs, répartis sur 4 équipes, étaient présents avant la cérémonie pour préparer les présentations sur des Smartphones, tablettes et PC installés pour l’occasion. Chaque personne invitée se trouve déjà accueillie à la porte par un des jeunes développeurs. Par leurs sourires charmeurs, surtout les filles, ils tentent d’impressionner par leur présentation. «J’espère que vous allez voter pour nous monsieur. On compte sur vous», conclut l’une d’elles.
17h30. La cérémonie est sur le point de commencer. Et malgré l’appel du staff d’Orange pour que chacun rejoigne sa place, des équipes ont envoyé des émissaires dans la salle. Munis de leur Smartphone et de leurs flyers, ils sont allés parler directement aux personnes assises dans l’espoir de grignoter quelques voix de plus. Tout est bon pour décrocher la première place et gagner un IPhone 5.
Un des développeurs défend le travail de son équipe devant le DG d’Orange tunisie
18h. Début du show. Après une brève intervention de Didier Charvet, DG d’Orange Tunisie, où il a rappelé l’importance qu’accorde Orange à la Tunisie et aux jeunes talents, les équipes se sont succédées au micro pour «vendre» leur produit. Une animation 3D qui simule l’utilisation de l’appli puis un spot publicitaire «fait maison» ont été diffusés sur les écrans à la fin de chaque présentation.
4 applications étaient en course pour cet Orange Summer Challenge. Le 4ème prix (clé 3G avec 6 mois d’abonnements gratuits) a été décerné à l’application ‘Masroufi’. C’est une application qui permet de gérer ses dépenses sur la base de ses revenus.
En 3ème place, c’est l’application Social Train qui a remporté un Domino (routeur 3G) avec 3 mois d’abonnements gratuits. Cette appli permet de tout savoir sur les horaires des trains, la durée de voyage restante, etc. L’application TunUniversity est arrivée à la 2ème place des votes et a gagné un Smartphone double SIM Android Evertek. TunUniversity est un véritable annuaire universitaire qui aide les étudiants à choisir leur établissement supérieur, le foyer ou restaurant correspondant. Il facilite également, pour les bacheliers, le calcul de leur note d’orientation et les établissements/spécialités qu’ils peuvent intégrer. Techniquement, cette application n’est pas une prouesse en soi. Mais le vrai challenge résidait dans la recherche, la récolte et l’organisation de ces informations auprès de chaque université et du ministère de l’Enseignement supérieur.
Les 12 développeurs qui ont participé à l’édition 2013 Orange Summer Challenge
Le grand gagnant a été l’application Orange Developper Center Professional Network. Développée par le trio Hamdi Bouasker, Marwen Aloui et Slaheddine Ben Zina. Une application du genre réseau social professionnel qui offre aux entreprises et aux chercheurs d’emplois une interface commune pour présenter leurs offres et leurs cv.
Il faut bien l’avouer. Avec les spots réalisés pour promouvoir leurs produits, leurs discours assez originaux, et la manière très professionnelle avec laquelle ils ont présenté les fonctionnalités de leurs applications, ces jeunes développeurs méritent vraiment le respect.
Mais Orange a-t-elle financé le tournage et le montage de ces spots via son agence de communication ? «Pas du tout», répond Zbeida Rahal, Responsable du Programme Développeurs d’Orange Tunisie. «Quand nous avons lancé le concours, nous avons reçu des centaines de CV et en avons retenu 12. On leur a expliqué qu’ils avaient une mission : concevoir l’application, la produire et la promouvoir en préparant un plan marketing qu’ils présenteront à la finale. Chaque équipe avait un budget de 80 dinars seulement. Ils ont travaillé très dur, parfois nuit et jour, pour arriver à ce résultat. Et je peux vous assurer que nous ne les avons pas aidés dans la conception ou la réalisation de ces spots. C’est leur travail personnel».
Pourtant, dans leur discours de présentation, les équipes ont utilisé des formules purement commerciales comme s’ils enregistraient un spot publicitaire. Mme Zbeida nous alors a expliqué qu’ils se sont fait coacher par Orange (département marketing ?).
Même si l’effort d’Orange est louable et le travail de son équipe marketing est à saluer, on regrettera, toutefois, cette démarche dans la présentation des applications… Et surtout l’utilisation exclusive de la langue française. En effet, beaucoup de ces présentations manquaient cruellement de spontanéité. Sans parler de la difficulté de prononciation de quelques uns durant le discours.
Pourquoi pousser ces jeunes développeurs en herbe à parler une langue dans laquelle ils ne se sentent pas à l’aise ? Après tout, ils sont Tunisiens et ils défendent leur travail devant un public tunisien. Ils peuvent donc parler en tunisien avec des passages en français s’ils le souhaitent. Pis : les phrases marketing/commerciales sont à éviter quand on ne vend pas un produit. Les formules toutes prêtes qu’on entend dans les spots radios/télé sont parfois répulsives. Défendre son travail pour montrer qu’il est le meilleur, implique l’utilisation d’un discours plus personnel, plus engagé, plus enthousiaste et par-dessus tout, plus spontané.
Malheureusement, nos étudiants, et surtout nos ingénieurs, manquent cruellement de savoir-faire quand il s’agit de parler en public. Savoir convaincre en un minimum de temps, est une science que quelques grandes écoles à l’étranger prennent très au sérieux dans la formation de leurs étudiants. Et ce ne sont pas des marketteurs/commerciaux qui assurent ces cours. Mais plutôt des spécialistes de la communication.
Seif Eddine Akkari