Lors de la rencontre hebdomadaire des médias avec les membres du gouvernement au siège du Premier ministère à la Kasbah, le ministre des Technologies de l’information et de la communication, Mongi Marzouk, a présenté, mardi 17 avril, son programme de réforme du secteur TIC en Tunisie.
M. Marzouk a évoqué le besoin urgent d’une réforme de son ministère ainsi que du secteur des TIC. Parmi les grands chantiers qui l’attendent : restructurer le plan des fréquences utilisées en Tunisie pour qu’elles puissent absorber toutes les nouvelles chaines de télé et de radio ainsi que les besoins des opérateurs en termes de transmission des données. Avec les préparatifs au basculement à la TNT, cette réforme permettra à plus long terme d’avoir un terrain prêt au lancement de la 4G en Tunisie.
Le ministre a également évoqué la réforme de l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI). Et en réponse à la question d’un des journalistes concernant la censure du porno, M. Marzouk s’est montré très clair : «Nous sommes dans une optique de contrôle et non de censure. L’ATI doit gérer le bon fonctionnement de l’internet seulement. La responsabilité du contrôle du Net incombe à l’Etat et non à l’agence».
Il rétorque par la suite : «Il faut que les fournisseurs d’accès Internet proposent aux abonnés des solutions de contrôle parental. Et c’est à ces fournisseurs de proposer le choix au client d’avoir une connexion Internet libre sans contrôle ou une autre avec des limitations». En d’autres termes : s’il y a moyen de censurer des sites ou des services, c’est au fournisseur de la connexion de le proposer à la souscription d’un abonnement via une connexion à part.
«Le cadre juridique de l’ATI est flou», explique Mongi Marzouk. «L’agence est définie selon un décret comme étant une entité gouvernementale. Or son capital et son statut sont ceux d’une société privée. Il faut clarifier cette situation le plus tôt possible»
Les réformes urgentes touchent également le secteur des opérateurs mobiles. Le ministère des TIC se penchera ainsi dans les prochains jours sur le dossier des MVNO : «Le marché tunisien ne pourra accueillir un quatrième opérateur mobile physique. La seule solution pour dynamiser le secteur et concurrencer les opérateurs entre eux, c’est d’ouvrir le marché aux opérateurs mobiles virtuels».
Rappelons que la Tunisie n’a actuellement qu’un seul MVNO : Elissa de Tunisie Telecom. Un opérateur mobile virtuel qui a été créé en 2009 pour les jeunes de moins 25 ans, mais qui s’est récemment ouvert à tout le monde pour devenir un opérateur low-cost pour le grand public.
Mais quid du fixe ? Que proposera le ministère pour «réveiller» ce secteur en berne ? «En plus d’encourager le dégroupage de la boucle locale du fixe, nous allons travailler sur la téléphonie par protocole IP», déclare le ministre des TIC. «La VoIP pourra être ainsi commercialisée indépendamment du support technologique utilisé». Notons que dans l’ancien code des télécoms, seuls les opérateurs Tunisie Telecom et Orange ont le droit de commercialiser la VoIP. Avec cette réforme, les FAI (ainsi que toute autre startup tunisienne) pourront lancer leurs propres services de téléphonie illimitée.
W.N
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