Rendez-vous incontournable de la blogosphère tunisienne durant le mois saint, depuis 2007, Mramdhen revient, comme d’habitude durant Ramadan, dans sa 5ème saison cette année. Mramdhen est un blog qui se veut ironique, rapportant et critiquant tout ce qui est en relation avec Ramadan : caractères, habitudes, télévisions. THD a rencontré le staff du blog. Interview.
THD : Comment l’idée de créer Mramdhen vous est-elle venue ?
Staff Mramdhen : Ça s’est fait rapidement et simplement, sans se compliquer l’existence. Durant le Ramadan de 2007, on travaillait au centre ville, les balcons de la boite où on bossait donnaient sur les rues de Yougoslavie et de la Hollande. Autant dire qu’on la sentait vraiment cette ambiance ramadanesque. Donc, au premier jour de ce ramadan, à 10 ou 11h du matin, forcément aucun de nous deux n’avait envie de bosser. Et qu’est-ce que nous décidons de faire alors ? Créer un blog sur Ramadan ! Comment l’appelons-nous? Mramdhen tout simplement. Cinq minutes après, le blog a vu le jour.
THD : Sous une couche d’humour et d’ironie se cache une critique des comportements et habitudes des Tunisiens durant Ramadan. Peut-on donc ajouter, au côté informatif et humoristique de ce blog, un côté éducatif et/ou sensibilisateur ?
Staff Mramdhen : Nous ne pouvons pas nous permettre d’éduquer les gens avec quelques articles. Les sensibiliser, oui et ce, en mettant l’internaute devant une situation de sa vie quotidienne pendant ce mois. Avec un traitement décalé et humoristique, le message transmis sera mieux assimilé. Nous incitons ainsi les gens à se débarrasser de leurs mauvaises habitudes.
THD : Ramadan est un mois qui change beaucoup dans les comportements habituels des Tunisiens, et spécialement ceux des internautes. Y’a-t-il sur votre blog eu des anecdotes typiquement ramadanesques en relation avec les internautes?
Staff Mramdhen : En 2008 et 2009, pendant la diffusion du feuilleton Maktoub, nous avons reçu beaucoup de demandes, de books carrément de la part de plusieurs jeunes femmes et jeunes hommes qui voulaient passer un casting pour devenir acteurs dans ce feuilleton.
Aussi, la fameuse sitcom Prison Brika avait généré des dizaines de commentaires et de critiques qui nous étaient adressés. On va dire que c’est essentiellement à cause des articles et des caricatures qu’on avait publiés au sujet de cette série.
Nous avons aussi eu affaire à des agences de communication ou des prestataires web qui n’ont pas vraiment apprécié certains de nos billets, et d’autres qui ont plutôt bien réagi par rapport à nos critiques.
THD : Après 5 saisons de blogging uniquement pendant le mois saint, pensez-vous à changer la nature du blog, par exemple à le transformer en blog d’information satirique fonctionnant tout au long de l’année? Ou bien voulez-vous garder cette formule qui vous réussit si bien?
Staff Mramdhen : Nous nous sommes posés cette question à plusieurs reprises et nous préférons nous en tenir à la thématique Ramadan. Si nous pensions à faire autre chose tout au long de l’année, nous le ferions sur un support à part et avec plus de moyens car c’est assez prenant comme activité.
THD : Nous avons entendu que vous avez cherché à financer votre blog via la publicité. Vous y pensez cette année? Et à votre avis, le format Blog intéressera-t-il les annonceurs tunisiens?
Staff Mramdhen : Il est vrai que nous avons cherché à le faire avant. Mais nous n’avions pas vraiment insisté. Nous écrivons sur Mramdhen parce que c’est un plaisir avant tout. Après, si nous recevons des propositions pour faire de la pub dessus, nous serions très contents, et nous pourrions ainsi en faire profiter nos lecteurs. Cette année par exemple nous organisons un concours Miss Brika avec un téléphone portable et des t-shirts Mramdhen à gagner.
Concernant les annonceurs, il est vrai qu’ils n’ont pas l’habitude du format blog. Mais nous arrivons à réaliser de jolis chiffres en matière de trafic (près de 20 000 visites en deux semaines). Nous étions approchés par quelques annonceurs pour de la pub. On verra ce qu’il en sera pour la 2ème quinzaine.
Propos recueillis par Seif Eddine Akkari
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