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Tunisie : Oubliez le dégroupage et les opérateurs, pensez à la fibre optique et la mutualisation 1/3

Tunisie : Oubliez le dégroupage et les opérateurs, pensez à la fibre optique et la mutualisation 1/2

«Dans les années 90 au début des connexions RTC (bas débit, ndlr), on ne s’imaginait même pas qu’on arriverait à consommer autant de débit qu’aujourd’hui. On pourra donc en dire de même pour le futur», commente M. Lars-Erik Axelsson de l’autorité de régulation de la poste et des télécoms suédois lors du séminaire sur les stratégies de développement du très haut débit qui s’est déroulé le jeudi 31 octobre à Tunis.

Tunisie : Oubliez le dégroupage et les opérateurs, pensez à la fibre optique et la mutualisation 1/2«Dans les années 90 au début des connexions RTC (bas débit, ndlr), on ne s’imaginait même pas qu’on arriverait à consommer autant de débit qu’aujourd’hui. On pourra donc en dire de même pour le futur», commente M. Lars-Erik Axelsson de l’autorité de régulation de la poste et des télécoms suédois lors du séminaire sur les stratégies de développement du très haut débit qui s’est déroulé le jeudi 31 octobre à Tunis.

Organisé par la commission européenne en partenariat avec l’Instance Nationale des Télécommunications (INT), des experts du domaine des télécoms sont venus apprendre sur la stratégie de quelques pays européens pour le développement et le déploiement du très haut débit. 

Houcine Bellil, directeur des études chez l’INT, a insisté sur le besoin d’avoir un modèle basé sur les technologies de l’avenir, telles que la fibre optique ou la LTE (4G), et sur lesquels il faut travailler dès maintenant. Or, à la lumière des évolutions actuelles du marché, la Tunisie ne tardera pas à avoir une croissance à deux chiffres dans le nombre des abonnements Internet haut débit. Presque 14 millions de lignes mobile/fixe sont en circulation, mais seulement un peu plus de 1,3 million sont abonnés à l’Internet haut débit (3G et internet filaire). Rien que pour la fibre optique, 3% du parc est déjà connecté au très haut débit (essentiellement les entreprises). Ce qui est un indicateur sur le besoin immédiat du très haut débit pour les Pro. Mais il y a fort à parier que le grand public en sera prochainement demandeur.

Plus de 17% des ménages en Tunisie sont en effet connectés en haut débit ce qui fait qu’on avoisine la moitié de la population qui se connecte à Internet soit via son téléphone, son PC ou grâce aux centres publics d’Internet. 

Mais peut-on espérer que prochainement chaque Tunisien ait droit à de la fibre optique chez lui ? C’est possible. M. Bellil a en effet rappelé que la Tunisie a un excédent de fibre optique grâce à des sociétés telles que la SONEDE, la STEG ou encore Tunisie Autoroute. Leur réseau peut, ainsi, rapprocher la fibre au plus près des bâtiments. Et s’il sera difficile de la faire passer directement dans la maison, il sera toujours possible d’exploiter le cuivre de Tunisie Telecom sur le dernier tronçon pour avoir du 100 Mb/s. C’est la Technologie VDSL2. Rappelons que TT a déjà effectué un test concluant sur ce mode de transmission en Tunisie.

Or, notre pays à tout intérêt à mettre en place une stratégie pour le très haut débit. Et pour cause : tout doublement de débit engendre une croissance de 0,3% du PIB. En plus, si on couvre de nouvelles zones, 62 à 113 mille nouveaux emplois sont créés. 

Lars-Erik Axelsson de l'autorité de régulation de la poste et des télécoms suédois

M. Lars-Erik Axelsson a d’ailleurs rappelé que ce sont les entreprises qui ont besoin du très haut débit pour pouvoir se développer (et donc créer de l’emploi). «Internet a changé notre société, le business des entreprises, sur comment aussi les gouvernements fournissent leur service, etc. L’utilisation des Smartphones et de l’ICT en général a impacté profondément les citoyens. Et à ce rythme-là, tout passera au numérique à l’aube de 2020», affirme-t-il. 

Parmi les raisons du succès du très haut débit en Suède, c’est qu’il y a une multitude de services qui sont proposés en ligne. «2 à 3 Suédois sur 10 ont utilisé en 2012 le service en ligne de remboursement des taxes et pratiquement chaque citoyen utilise fréquemment le e-banking», rajoute-t-il.

De ce fait, le gouvernement a un rôle fondamental pour encourager les gens à utiliser l’Internet grâce à la dématérialisation de ses services, comme le paiement des taxes ou la recherche d’un emploi, etc.

Or, plus la culture numérique sera diffusée dans une population, plus on aura de la chance à trouver un emploi ou carrément à lancer son business. Ce qui impliquera, par conséquent, une demande supplémentaire de trafic et de bande passante.

Mais un problème se pose quand on analyse la typologie de ceux qui n’utilisent pas Internet. Ils ont plus de 65 ans, ils n’ont pas assez de ressources financières (chômeurs, pauvreté, etc.) et/ou ont une éducation basique.

Que doit-on alors faire pour réduire la fracture numérique ? Qui doit la payer ? Dans l’approche suédoise, dans les grandes agglomérations et les villes, chaque opérateur doit faire un effort pour faciliter l’accès à tout le monde et à des prix abordables. L’économie d’échelle finira par amortir les coûts et tirer des bénéfices assez rapidement. 

Pour ce qui est des zones rurales, où le nombre des abonnés est très limité, là c’est l’Etat qui doit intervenir pour subventionner la connexion. Mais quel type de connexion faut-il adopter dans ce cas ? La fibre optique ou le très haut débit sans fil ?

Et puis, la Tunisie a-t-elle fait le bon choix en militant pour le lancement du dégroupage et du Bitstream ? Pour les présents, il ne faut pas se baser sur l’opérateur historique pour la stratégie nationale du très haut débit. A suivre.

Welid Naffati

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