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Tunisie : Pouvons-nous devenir la référence régionale en Cloud ?

Tunisie – Cloud : Pouvons-nous devenir la référence régionale en Cloud ?

L’émergence des TIC en général, et du Cloud en particulier, a fait renaître l’espoir des pays dits «sous-développés» qui, ne pouvant jamais récupérer les retards industriels, agricoles ou financiers, ont trouvé dans les TIC une occasion en or pour se hisser dans le rang des pays à vocation technologique. La Tunisie pourrait-elle devenir une plateforme régionale pour le Cloud Computing ?

Tunisie – Cloud : Pouvons-nous devenir la référence régionale en Cloud ?L’émergence des TIC en général, et du Cloud en particulier, a fait renaître l’espoir des pays dits «sous-développés» qui, ne pouvant jamais récupérer les retards industriels, agricoles ou financiers, ont trouvé dans les TIC une occasion en or pour se hisser dans le rang des pays à vocation technologique. La Tunisie pourrait-elle devenir une plateforme régionale pour le Cloud Computing ?

Tel a été le sujet principal d’une conférence organisée le mercredi 15 avril à l’UTICA, en marge du salon Africloud. Lors de cette conférence, l’accent a été mis sur le potentiel énorme de ce domaine qu’est le Cloud Computing. Mais surtout sur les critères et les acquis qui doivent être réalisés. Parmi ces choses, la meilleure à faire, selon le modérateur et président d’Infotica Karim Ahres, serait le PPP (partenariat public-privé). «Un partenariat essentiel, qui peut être le catalyseur du Cloud en Tunisie, comme l’a été le PPP en Estonie», a-t-il déclaré. L’exemple estonien où c’était une banque privée qui avait financé le projet d’identifiant unique gouvernemental est évoqué. 

Appliquer le PPP ? Oui. Comment ? En regroupant les compétences du secteur privé et faire un partenariat avec les différents centres informatiques gouvernementaux, comme le CNI, le CNF, CNSP, IRESA ou autres. Ces centres peuvent avancer de manière exponentielle grâce à l’apport des PPP, toujours selon Karim Ahres.

Les apports du Cloud sont nombreux et toucheraient plusieurs domaines. En effet, selon M. Ahres, la santé 3.0 pourrait être mise en place grâce au Cloud. Le tourisme peut être améliorée grâce à la mise en place d’une Base de Donnée et de Système informatique fiable, les transports, l’e-Gov et tant d’autres domaines. La Santé 3.0 est d’ailleurs l’un des objectifs majeurs de l’Infotica en 2030, grâce notamment à l’Internet Of Thing, le Big Data et l’Orientation Leader.

Tunisie – Cloud : Pouvons-nous devenir la référence régionale en Cloud ?

Dans son intervention, Wassel Belhaj, qui représente Infotica également, a mis le point sur la fréquence élevée des changements ministériels durant ces 4 dernières années et la hiérarchie gouvernementale qui n’a fait que ralentir les choses, ce qui a contribué à l’absence des PPP. «Le cadre actuel est loin d’être un cadre PPP», a-t-il déclaré. Pourtant, le Cloud est prometteur. Le Cloud est un domaine dans lequel les Etats investissent beaucoup. L’exemple de l’Espagne a été donc évoqué. «Pays en Crise, avec plus de 25% de chômage, l’Espagne a investi plus de 2 milliards de $ sur le Cloud. En comparaison, la région MEA (Moyen Orient Afrique, ndlr) a investi seulement 606 millions de $», a-t-il rajouté. Cette stratégie espagnole a porté ses fruits, comme nous l’a expliqué Foued Zghidi, représentant de l’Université ESPRIT. Il nous a indiqué que le Cloud est considéré comme l’un des sauveurs de l’Economie Espagnole. M. Zghidi a également évoqué l’exemple Australien. 2ème pays le plus développé au monde (d’après PNUD) et 13ème plus puissante économie qui a réussi à implémenter un Cloud entièrement public, grâce à la flexibilité gouvernemental et à la puissance du ministère des finances, considéré comme un ministère des ministères. Ce qui n’est pas le cas en Tunisie, pays où on n’arrive pas encore à faire des partenariats privés-privés, ou publics-privés.  «Il y’a une grande abstinence, on n’arrive pas à joindre les acteurs qui ont déjà des projets intéressants», nous a déclaré M. Zghidi.

Et Attounseya Internet (ex Agence Tunisienne d’Internet, ATI), quelle place a-t-elle dans tout cela ? «Une place centrale», nous a répondu Zied Dridi, directeur technique de l’ATI. Depuis 2011, cette société a beaucoup travaillé pour transformer l’image de l’agence mais également son rôle. D’un point de transit obligé (par nécessitée), elle s’est muée en un point de transit par conviction, en étendant ses rôles également, en se présentant comme un FSI et offrant ses services aux Data Centers Tunisiens. Régionalement, Zied Dridi nous a expliqué que des conventions ont été signées avec la France pour la sécurité mais également notre voisin algérien avec qui nous disposons d’une liaison directe de 255 Mb/s qui est déjà saturée. Ce qui prouve que nos pays voisins sont un filon à ne pas négliger.

Le Cloud, cette technologie qui ne peut que nous avancer. Seulement, pour en profiter pleinement, il faut savoir mettre les bases, et consacrer de l’énergie mais également des fonds, et donner la chance aux entreprises, aux agences étatiques et aux compétences de travailler main dans la main.

Seif Eddine Akkari 

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