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Tunisie : Radio Kalima, cette ex-radio pirate qui veut concurrencer Mosaïque FM

Tunisie : Radio Kalima, cette ex-radio pirate qui veut concurrencer Mosaïque FM Radio Kalima FM a été inaugurée le vendredi 2 novembre à l’hôtel Novotel en présence de plusieurs personnes dont Sihem Ben Sedrine co-fondatrice de la radio et directrice de la rédaction, Zakia Hadiji, directrice de la programmation de la chaine, et Omar Mistiri, le directeur général de la radio.

La conférence a été marquée par la brève présence de Sihem Ben Sedrine, co-fondatrice de la radio et directrice de la rédaction, qui a insisté pour que les journalistes n’associent pas son nom à celui de la radio. «Il ne faut plus réduire Radio Kalima FM à ma propre personne. Mais considérer le travail global de toute cette nouvelle équipe, professionnelle et dévouée, qui a permis l’émancipation et la mutation de cette chaîne», insiste Mme Ben Sedrine. Elle a ajouté aussi que la radio est passée du statut de militante vers celui d’une radio qui répond aux critères d’un média neutre et professionnel.

Quant à Omar Mestiri, il a présenté Radio Kalima FM comme étant «une radio alternative, engagée dans la liberté d’information qui cherche à faire passer l’information d’une façon objective», loin de la manipulation. «Radio Kalima est un organe d’information multimédia complètement indépendant des gouvernements et des partis politiques. Elle rejette toute forme de censure ou d’autocensure», affirme-t-il.

Et pourtant, Radio Kalima FM est la propriété de la société Kalima Productions SARL dont l’actionnaire principal est l’homme d’affaires Naceur Chakroun dont le père, Mohamed Chakroun, était l’un des fondateurs du Congrès Pour la République (CPR). M. Chakroun a à son actif plusieurs entreprises dont 3S (revendeur agréé de Cisco) et le fournisseur d’accès GlobalNet. Il est l’un des initiateurs du projet du Centre d’études Mohamed Chakroun, qui représente la partie think tank du CPR. La fille de Naceur Chakroun était également dans la cellule de communication du parti avant de rejoindre, en janvier 2012, Moncef Marzouki au palais de Carthage en tant que chargée de «suivre les affaires politiques» auprès de la Présidence. Elle démissionnera de son poste 8 mois plus tard. Enfin, passons !

A gauche, Omar Mistiri, le directeur général de radio Kalima. A droite : Zakia Hadiji, directrice de la programmation de la chaine

Radio Kalima FM sera caractérisée par sa fiabilité et ses informations de qualité à travers une présence régionale. 90% de ses émissions seront en direct, nous assure-t-on. Sa grille de programmes comportera non seulement de l’information mais aussi du sport, de la musique, de la culture et du divertissement qui seront axés sur deux types d’auditeurs : ceux qui sont au volant de leurs voitures, et puis les jeunes. Kalima FM cherche, donc, à s’attaquer frontalement à Mosaïque FM, sur un terrain qui lui est acquis depuis plusieurs années.

«La grille de programme de Kalima ne sera pas comme les autres», assure Mme Hadji lors de la conférence de presse. «Il y aura de l’originalité musicale, sur les capsules humoristiques, les émissions matinales présentées sous forme de rubriques variées et des magazines spécialisés (automobile, famille, jazz, etc.). Des émissions d’investigation qui touchent aux sujets brûlants qui préoccupent les Tunisiens sont également au programme».

Radio Kalima a obtenu son autorisation du Premier ministère (après validation de l’Instance Nationale de la Réforme de l’Information et de la Communication, INRIC) en juin 2011 pour émettre sur le Grand Tunis. Juste après, Radio Kalima a commencé sa diffusion en mode pirate sur la bande FM, sans passer par l’Office National de Télédiffusion (ONT). Cette conférence de presse annonce donc la régularisation de la situation de cette chaine avec l’Etat. Presque une année après son début d’émission.

Ali Achour

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