En 2010, Tunisiana a été épinglée par le régulateur sur son taux de couverture et Tunisie Telecom sur son réseau qui fait défaut lors des grandes manifestations comme le festival de Douz. Mais quid d’Orange ? Le rapport annuel de l’INT a également tiré la sonnette d’alarme sur l’état d’agonie des Taxiphones en Tunisie.
L’Instance Nationale des Télécommunications (INT) vient de publier son 8ème rapport d’activité pour l’année 2010. Disponible en langue arabe, ce rapport présente les résultats des études réalisées par l’INT pour tester la qualité des services fournis ainsi que les tarifications, afin d’avoir une idée sur la situation du domaine des télécommunications, et par la suite garantir une meilleure compétitivité.
Retour donc en 2010, l’année qui a vu la création d’un 3ème opérateur téléphonique en mai 2010, à savoir Orange Tunisie, filiale du géant français France Telecom. Un opérateur qui vient concurrencer les 2 autres déjà présents depuis longtemps. A savoir l’opérateur historique Tunisie Telecom, et le 1er opérateur privé Tunisiana, qui, rappelons-le, a été créé en 2002.
Des résultats mitigés
Commençons par Tunisie Telecom. Le doyen des opérateurs téléphoniques mobiles en Tunisie a eu en 2010 un taux d’accessibilité variant de 90% dans la région du Nord Ouest (Beja, Kef, Jendouba, Siliana) à 96% dans la région du Centre Est (Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax). Ce qui reste en-deçà de la norme internationale fixée à 98%. Toujours d’après le rapport du régulateur pour l’année dernière, on a enregistré un taux de coupure de l’ordre de 4% dans les régions où le taux de couverture était à améliorer. Rappelons que ce taux doit être inférieur à 2% selon les normes internationales.
Pour Tunisiana, et malgré un léger mieux par rapport à son 1er concurrent, l’opérateur avait encore du pain sur la planche. Le taux d’accessibilité était de 95% durant l’année 2010, loin du standard international de 98%. Mais ce n’est pas uniquement ça qui était loin des standards. Le taux de coupure était également très élevé. 9% rien que dans le gouvernorat de Jendouba.
Enfin, concernant Orange et en raison de sa récente création (réseau opérationnel mi 2010), le rapport a révélé des taux d’accessibilité assez honorables malgré les nombreuses lacunes : 97% au Sud Est et 72% au Centre Est. Le taux de défaut de couverture, quant à lui, a atteint les 7%.
Tunisie Telecom est la vitrine du pays dans les festivals
Le rapport reproche également à Tunisie Telecom le mauvais dimensionnement de son réseau durant les grandes activités mobiles. En effet, et d’après l’INT, l’opérateur historique souffre d’un problème d’accessibilité lors de quelques grands évènements, à l’instar du festival de Douz. Un taux très bas de 22% a été enregistré lors de la 2ème journée.
La moitié des numéros mobiles sont inactifs
D’autre part, l’INT, dans son rapport, indique que le nombre total de numéros mobiles en Tunisie s’est élevé de 15440 mille numéros en 2009 à 21540 mille numéros en 2010. Soit une augmentation de 28.31%. Tunisie Telecom tient la part du lion avec 10,840 millions de numéros, suivie par Tunisiana (8,5 millions) et enfin Orange (2,2 millions). Il ne faut cependant pas confondre nombre de numéros réservés et nombre de numéros utilisés, ce dernier étant beaucoup plus bas, compte tenu des puces invendus, ou à validité expirée.
Il faut également comptabiliser le nombre total des numéros spéciaux pour les appels voix et les envois de SMS. On en a décomptés l’année dernière 134, dont 83 en situation de sursis.
Le nombre de taxiphones, en revanche, continue de chuter d’année en année. Un secteur qui souffre de la démocratisation à grande échelle du téléphone mobile. Beaucoup de ces centres publics de téléphone ont dû mettre la clé sous la porte. Leur chiffre a diminué de plus de 1300 centres entre 2006 et 2010.
Seif Eddine Akkari
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