Depuis quelques jours, la réception du signal satellitaire de la chaine El Hiwar Ettounsi est perturbée. La direction de la télé a alors diffusé, hier 29 aout, une vidéo affirmant, rapport de l’opérateur satellitaire Eutelsat à l’appui, que le signal d’émission de la chaine est brouillé par une source inconnue. Face à cette opération de sabotage qui rappelle les tentatives de brouillage du signal d’Al Jazeera et d’Al Arabeya par le régime de Gaddafi pendant la révolte populaire en Libye, la direction de la chaine a tenu à rappeler au gouvernement qu’il doit protéger les télécommunications des entreprises tunisiennes.
Des personnes ont relié ces perturbations à l’annonce du président de la chaine, Taher Ben Hassine : son intention de porter plainte contre Hannibal TV. Il accuse son concurrent d’avoir diffusé intentionnellement, entre le 15 et le 17 janvier 2011 – soit juste après la fuite de Ben Ali-, de faux appels de détresse dans le but de terroriser la population.
THD a contacté le ministère des Technologies de la communication et de l’information pour connaître les raisons de ces perturbations et surtout avoir sa position sur cette affaire.
Tout en condamnant ces actes de sabotage qui visent à perturber la diffusion d’un média tunisien tel que El Hiwar Ettounsi, le ministère a tenu à préciser que «la chaine El Hiwar Ettounsi ne diffuse pas ses programmes via l’infrastructure de l’Office National de Télédiffusion (ONT)».
Le ministère des TIC a par la suite rappelé que «EL Hiwar a été autorisée à diffuser son contenu par l’ex-Instance Nationale de Régulation de l’Information et de la Communication (INRIC)». Une autorisation de diffusion sur l’Hertzien et le satellite a été accordée par la suite par le Premier ministre Béji Caid Essebsi.
«Mais la chaine n’a pas contacté l’ONT pour l’aspect technique de la diffusion», rajoute le ministère. «Elle diffuse par ses propres moyens via un opérateur satellite étranger, sans avoir rempli un cahier des charges avec notre ministère».
Vu qu’elle a fait l’impasse sur l’ONT pour diffuser sur le satellite, El Hiwar Ettounsi «ne paye pas, donc, les redevances de fréquences auprès de l’Agence Nationale des Fréquences (ANF). Or ceci est nécessaire pour utiliser les ressources radio (segment satellite). De ce fait, l’ONT et l’ANF ne peuvent s’engager à assurer le service de diffusion et la qualité de service qui lui est associée».
Pour toutes ces raisons, «on ne peut vérifier les sources de brouillage. C’est à l’opérateur technique avec qui la chaine a signé qu’incombe la responsabilité d’assurer la qualité de diffusion et d’identifier les sources de brouillages».
A la fin, le ministère des TIC a tenu à rappeler la nécessité d’«avoir un régulateur technique du secteur en associant les opérateurs techniques (comme l’ONT et l’ANF) et le régulateur de contenu (ex-INRIC)».
Au moment de la rédaction de cet article, nous avons tenté à plusieurs reprises de contacter la direction de la chaine pour avoir leur commentaire sur les réponses du ministère des TIC. Mais personne n’a répondu à nos coups de fil.
W.N
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