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Tunisie : Sept recettes pour saboter un site concurrent sur Google

Tunisie : Sept recettes pour saboter un site concurrent sur Google Après la chute du régime de Ben Ali, la Tunisie a connu un boom sans précédent dans le nombre des portails d’information en ligne. Dans leur course à l’audience (et donc pour décrocher plus de bannières publicitaires), ces sites usent de nombreux stratagèmes allant de l’achat de quelques pages facebook, jusqu’au partage sur les réseaux sociaux de faux liens érotiques ou pornographiques qui redirigent par la suite l’Internaute au site d’information, en passant par la diffusion d’intox.

Bref, tous les moyens sont bons pour booster son trafic aux dépens de la qualité du contenu. Des pratiques qui n’ont fait qu’entacher chaque jour un peu plus la réputation des portails tunisiens sur la toile.

En avril dernier, Google a mis à jour son système de référencement. Un système qui prend désormais en considération la qualité et l’originalité du contenu numérique du site.

Dans leur guerre cybernétique, ces nouveaux «sites malfaiteurs» ont alors commencé à adopter une nouvelle stratégie pour «casser» la concurrence : le Negative SEO (NSEO) ou le référencement négatif.

Le NSEO fait intervenir plusieurs techniques de sabotage touchant au référencement propre du site victime sur Google, ainsi qu’à sa réputation sur la Toile.

Le NSEO ? Quèsaco ?

«On peut définir le NSEO comme étant toutes les pratiques bannies dans les techniques de référencement et que le malfaiteur utilise à l’insu du propriétaire du site», explique Aymen Turki, Manager chez le Groupe Web First Rank. C’était lors du 1er congrès de Search Marketing «TuniSeo 2012» qui s’est déroulé le vendredi 1er juin dernier dans un hôtel de la capitale. «Le référencement négatif vise à faire chuter le site victime dans l’index des moteurs de recherche, tels que Google ou Bing. Voire le faire disparaître complètement».

Or, un site qui perd son ranking (c’est à dire son classement sur les pages index de Google), verra ses indices de performance se réduire comme une peau de chagrin. Sa visibilité, et donc son audience, se réduiront en effet au fil du temps. Si c’est un site marchand ou de service, il perdra ses prospects et ses demandes. Si c’est un site d’information, l’affichage de ses bannières se réduira au point de perdre tous ses annonceurs.

La première technique de sabotage, et la plus connue, est la mise en hors-service du serveur (comme les attaques DDOS). Ceci accéléra la chute du site dans le classement. La deuxième technique consiste à pousser Google à déconseiller l’accès au portail. Comment ? En piratant le site et puis en y injectant un virus.

Aymen Turki, Manager chez le Groupe Web First Rank, qui parle du NSEO lors du 1er congrès de Search Marketing «TuniSeo 2012»
Aymen Turki, Manager chez Web First Rank, parle du NSEO

«Il existe une autre technique encore plus perverse», rajoute M. Turki. «Le saboteur peut faire appel à des logiciels de spam du type xrumer ou linkfarmevolution pour harceler les internautes avec des adresses ou des publications du site victime. Le saboteur pourra ainsi nuire à l’image de marque de ce portail et, par la même occasion, pousser Google à le pénaliser. Une pierre, deux coups !».

Faire supprimer les liens entrants

Parmi les choses positives qui font gagner aux sites des points dans le ranking, il y a notamment le Backlinking. C’est à dire quand d’autres portails vous citent dans leur article avec un lien qui pointe sur votre adresse Web.

Le saboteur peut se faire passer pour le Webmaster du ‘site victime’, contacter ces portails et leur demander de supprimer le Backlinking. Sinon, il pourra également créer ces Backlinks dans des forums/annuaires de spam ou qui présentent un contenu pornographique.

Last but not least : la duplication du contenu. «Le saboteur peut créer un site ou un blog sur lequel il publie, mot à mot, tout ou une partie du contenu du site victime», explique Aymen Turki. «C’est pourquoi beaucoup de blogs sont de véritables source de NSEO» fait-il remarquer.

La e-Reputation

En plus de toutes ces techniques malsaines pour casser la concurrence, il est possible qu’on nuise à la réputation d’un concurrent en inondant les réseaux sociaux (facebook, twitter, forum, etc.) par des commentaires négatifs portant préjudice à l’image de ce concurrent.

Que faut-il faire dans ce cas là ? Pour le moment il n’y a pas de solution miracle. Mais chaque portail doit continuer à s’investir dans la qualité de son contenu avant tout. Leurs webmasters devront également mettre à jour leurs techniques de référencement (SEO) pour rester au top du classement sur les moteurs de recherche.

Aymen Turki conseille même aux directeurs de portails de créer leur propre blog : «Ca pourra vous aider à propulser votre site et renforcer votre e-Réputation». En attendant, et d’après les déclarations de ce jeune Manager, Google serait en train de travailler sur une solution radicale à ceux qui font joujou avec son robot de référencement. Gare aux foudres de la firme de Mountain View.

Welid Naffati

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