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Tunisie – SMS d’absentéisme des lycées : 80 mille inscriptions depuis le 15 février 2016

Tunisie – SMS d’absentéisme des lycées : 480 mille dinars gagnés depuis le 15 février 2016

Le ministère de l’éducation, en dépit des multiples actions de «populisme» dont on l’accuse, a tout de même pris certaines mesures pouvant faciliter la vie de nombreux parents d’élèves. Parmi ces mesures : le service SMS pour le suivi de la scolarité des élèves des lycées et des collèges. De nombreux articles sur le web et les journaux en papier ont annoncé ce service dans sa globalité, sans pour autant répondre à certaines questions que nous jugeons fondamentales.

Tunisie – SMS d’absentéisme des lycées : 480 mille dinars gagnés depuis le 15 février 2016Le ministère de l’éducation, en dépit des multiples actions de «populisme» dont on l’accuse, a tout de même pris certaines mesures pouvant faciliter la vie de nombreux parents d’élèves. Parmi ces mesures : le service SMS pour le suivi de la scolarité des élèves des lycées et des collèges.

De nombreux articles sur le web et les journaux en papier ont annoncé ce service dans sa globalité, sans pour autant répondre à certaines questions que nous jugeons fondamentales. Commençons tout d’abord par donner quelques chiffres clés de ce service, premier en son genre en Tunisie. Le projet a été testé, à travers une expérience pilote lancée durant l’année scolaire 2014/2015, dans 100 établissements éducatifs. Et sa réussite a motivé le ministère à le généraliser.

Le 15 février courant, le projet a été généralisé dans tous les établissements scolaires, selon un responsable du ministère de l’éducation. Ce dernier explique que «l’objectif de cette prestation est de rapprocher les parents d’élèves des établissements éducatifs et de leur permettre de suivre d’une manière systématique et instantanée les absences et les éventuelles sanctions disciplinaire infligées à leurs enfants». Il ajoute, également, que le service SMS contribue à faciliter les opérations administratives, à l’instar du retrait des bulletins d’évaluation générale, les emplois du temps et les certificats des élèves.

600 millimes pour chaque paquet de 15 SMS envoyés 

Mehdi Ezzine, directeur général du Centre National des Technologies en Education (CNTE), précise pour sa part que lors du premier jour de la généralisation de ce service, le 15 février courant, un Grand nombre d’inscriptions a eu lieu : 40 mille personnes se sont inscrites en l’espace de quelques heures. Et le nombre a continué à croitre jusqu’à ce jour pour dépasser les 80 mille inscriptions.

Il est important d’expliquer, par contre, qu’il ne s’agit pas de 80 mille parents mais plutôt de 80 mille élèves, puisqu’il est obligatoire d’inscrire chaque élève à part, même s’il s’agit de la même famille. En effet, chaque élève une fois inscrit, dispose d’un code à travers lequel les informations le concernant et relatives à ses enseignants, sont enregistrées et envoyées. 

Mais au fait combien ça coûte au parent ce service de SMS ? Le tarif de l’abonnement à ce service est de 600 millimes. Non pas pour chaque trimestre comme certains médias l’ont noté, mais plutôt pour 15 SMS. 

Tunisie – SMS d’absentéisme des lycées : 480 mille dinars gagnés depuis le 15 février 2016

Mais qui empoche toutes les sommes collectées ?

Une simple équation mathématique nous permettra de savoir, donc, que jusqu’à ce jour, la somme collectée est de 48 mille dinars. 90% de cette somme échoue dans la poche des opérateurs téléphoniques. Ce n’est qu’une petite ristourne de 10% qui est encaissée par le CNTE comme frais de mise en service.

Est-ce un système qui est spécifique à ce service ? Non, il s’agit plutôt de la même convention adoptée pour les SMS d’annonce des résultats du baccalauréat et de la neuvième année de l’enseignement de base, selon un responsable de le CNTE.

Et le traitement des données envoyées aux parents, quelles en sont les étapes ? En fait, chaque établissement est muni d’un bureau destiné à la collecte des informations relatives aux élèves. Deux séances de collecte sont prévues : une première après la séance matinale et une seconde en fin de journée.

Les données de la seconde séance ne sont, cependant, pas insérées automatiquement le jour même. Plusieurs établissements, par manque de moyens humains, renvoient l’insertion des données à la journée suivante.

Dès que les informations sont insérées dans le logiciel au sein même de l’institution éducative, elles passent automatiquement au serveur du CNTE qui par la suite se charge de l’envoi des SMS aux personnes inscrites.

Notons par ailleurs, que les employés chargés de l’insertion des informations au sein des établissements privées suivent au préalable une formation de 3 jours, sur l’utilisation du système en question et qu’un système est installé par le CNTE sur un ordinateur disposant de certaines caractéristiques prédéfinies.

L’envoi des notes dès mai 2016 

Comme toute «nouvelle technologie», du moins pour notre pays, c’est le cas. En effet, le centre ne peut pas interférer dans le choix des fonctionnaires des établissements éducatifs, chargés de l’insertion des informations. D’autant plus que ces fonctionnaires peuvent continuellement changer vu que c’est les administrations des lycées et collèges qui s’en chargent. Et même si le directeur de l’institution dispose d’un code d’accès pour contrôler les données insérées, cela ne rassure pas vraiment quant à la justesse de ces informations fournies aux parents d’élèves.

Qu’à cela ne tienne ! Espérons, du moins, qu’aucune erreur de saisie ne se fera durant le processus d’envoie des notes. Et pour cause : La CNTE nous a affirmé qu’à partir de mai 2016, les parents inscrits à ce service recevront par SMS les notes de leurs enfants.

Plus besoin d’attendre, donc, les bulletins de notes qui, dans plusieurs cas, sont truqués par les élèves eux-mêmes ou alors perdus en route, pour, justement, camoufler les mauvais résultats. Entre temps, on nous rassure que la vérification des notes attribuées sera simple, facile et rapide… en attendant que le CNTE et le ministère de l’éducation se penchent davantage sur la question du choix des «employés d’insertion».

Habib Dridi

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