Face à une transformation digitale qui prend place à la vitesse de la lumière et un marché publicitaire non-régulé, les médias électroniques tunisiens se trouvent au pieds du mur. Il faut agir et vite! C’est le constat sur lequel se sont arrêtés les participants au Forum sur “la nouvelle économie des médias” organisé par Tunisie Telecom et Réalités.
Dans son mot de bienvenu, Fadhel Kraiem, PDG de Tunisie Telecom, a souligné que “la solution doit d’abord venir des médias eux-mêmes et bien sûr des acteurs, tels que Tunisie Telecom, qui ont un grand rôle à jouer dans la transformation digitale”.
Le PDG de Tunisie Telecom a également rappelé la proximité que l’opérateur a pu tisser et les nombreuses conventions signées avec les médias tunisiens ou encore les structures qui les représentent afin qu’ils puissent exécuter leurs missions dans les meilleures conditions qui soient.
Il a ajouté, dans ce sens, que les budgets alloués à la communication seront conservés surtout que les marchés publicitaires demeurent la quasi-seule source de revenus pour certains supports médiatiques.
Pour consolider davantage son soutien aux médias tunisiens, Tunisie Telecom a mis à leur disposition plusieurs solutions technologiques. Rim Belhassine-Cherif , Directeur Centrale des Services et Innovation, d’ailleurs détaillé dans sa présentation les différentes offres de TT à destination des médias soulignant que ces derniers sont dans l’obligation d’innover afin de faire face aux nouveaux défis de la digitalisation et de la mobilité.
La Directrice Centrale des Services et Innovation a ajouté, dans ce même contexte, que Tunisie Telecom est prêt à discuter davantage la problématique de la monétisation des contenus avec les médias, et ce, en proposant l’établissement d’un groupe de travail sur ce sujet.
L’opérateur peut également accompagner ses partenaires dans la veille technologique pour devancer les challenges de la digitalisation et la mobilité, selon Rim Belhassine-Cherif.
Le vide juridique et l’absence d’une réglementation structurant la répartition du marché publicitaire, en plus de la confusion qui tourne autour des sites web d’information, ont également été au cœur du débat de ce forum sur l’économie des médias tunisiens.
Souhir Lahiani, étudiante-chercheur à l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI), a d’abord attiré l’attention des participants sur la définition des pure players du secteur de la presse électronique affirmant dans ce sens que les sites d’information en ligne ne sont pas tous des pure players. Elle a expliqué, dans ce sens, qu’on ne peut qualifier de pure player que “les sites web d’information ne proposant leurs contenus qu’en version électronique, sans être adossé à un média traditionnel”.
Elle a par ailleurs déploré l’inexistence d’un cadre juridique réglementant les médias dits en ligne et de ce fait “l’impossibilité aux annonceurs publics d’accéder à ce marché”.
En plus de la concurrence rude avec notamment les sites d’information liés à des médias classiques, cet ensemble de contraintes légales freinent, selon Souhir Lahiani, le développement des médias en ligne d’autant plus que le modèle économique de ces supports repose essentiellement sur “la publicité classique (vente de bannières), les publi-reportages payants et quelques nouvelles sources de financement internationales comme Google « Adsense »…”.
Nadya Jennene
