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Tunisie – TIC : Le gouvernement de Jbali sur les pas de Ben Ali

En partenariat avec Microsoft Tunisie, un nouveau projet du gouvernement tunisien vient d’être annoncé… au grand dam des défenseurs de l’Open Source. En effet, un nouveau centre d’excellence en nouvelles technologies de l’information pour l’éducation nationale verra bientôt le jour.

Cette décision fait suite à une réunion qui s’est déroulée le vendredi 20 janvier dernier, entre le ministre de l’éducation nationale, M. Abdellatif Abid, et le directeur général de Microsoft Tunisie, M. Mohamed Bridaa. Les principales prérogatives de ce centre sont l’intégration des TIC et d’être un centre de créativité, d’expériences, et d’évaluations de nouvelles solutions technologiques au profit de l’éducation, spécialement dans le domaine des langues et des matières scientifiques. Ce centre vient, donc, et comme l’a indiqué le DG de Microsoft Tunisie, consolider le partenariat entre le gouvernement actuel et la firme de Redmond.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais !

Ne pas saluer une telle initiative, c’est faire preuve de mauvaise foi. Surtout en ce temps de crise où le secteur des nouvelles technologies peut-être un levier de croissance économique et de création d’emploi en un court laps de temps. Un tel centre permettrait également d’améliorer le niveau de nos élèves, surtout avec l’«échec» (inavoué) de la filière «Sciences de l’informatique», étudiée aux lycées depuis 2005.

Mais en a-t-on, vraiment, besoin ? Surtout en cette période de crise ?

Depuis son premier jour, le gouvernement de Jbali n’a pas arrêté de crier sur tous les toits qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’Etat et qu’un plan d’austérité s’impose.

Or il faut être vraiment crédule pour penser que Microsoft Tunisie fait de telles initiatives sans qu’il y ait un but lucratif derrière. Celui de faire payer à l’Etat (sur un tel projet ou un autre) des sommes faramineuses en achats de licences pour du matos informatique.

Sans vouloir chercher à être taxé d’”Anti-Microsoft” et de fanatiques du Libre (car on ne l’est pas), un tel projet ne peut, d’une façon ou d’une autre, que renforcer la dominance des logiciels payants (chèrement payés, en dollars en plus) dans un pays qui manque d’argent.

Pire encore : l’Open Source était le point central du programme électoral pour l’économie numérique de deux partis composants la Troïka, à savoir Ennahdha et le CPR.

Pourquoi alors un tel gaspillage ? Pourquoi ce gouvernement «révolutionnaire» s’entête à répéter les mêmes erreurs que le gouvernement de Ben Ali ?

Seif Eddine Akkari

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