La rapport «Mesurer la société de l’information» pour l’année 2013 vient d’être publié par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). Et la Tunisie y occupe une place importante avec des statistiques qui vont en surprendre plus d’un.
La rapport «Mesurer la société de l’information» pour l’année 2013 vient d’être publié par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). Et la Tunisie y occupe une place importante avec des statistiques qui vont en surprendre plus d’un.
Depuis cinq ans, ce rapport annuel met en évidence les principales lignes d’évolution dans le domaine des TIC et évalue le coût et l’accessibilité économique des services TIC. L’un des principaux outils pour ce faire est l’Indice de développement des TIC (IDI), qui permet de classer les pays en fonction de leurs résultats en termes d’infrastructures et d’adoption des TIC.
Et pour cet indice, la Tunisie a obtenu un IDI de 3,79 en 2012 contre 3,58 en 2011. Le pays du Jasmin s’accapare ainsi la 89ème place mondiale, soit une avancée de 4 places par rapport à l’année précédente. Ceci est dû essentiellement à l’amélioration du haut débit et un meilleur accès de la population à Internet, notamment les entreprises.
En effet, «les décideurs -dans leurs programmes d’action nationaux et internationaux- accordent une plus grande place au large bande, ce qui met en évidence l’importance de cette technologie pour le développement et la nécessité de reconnaître qu’il s’agit d’une infrastructure essentielle pour le développement socio-économique d’un pays. Etant donné la forte corrélation entre l’adoption du large bande et le prix ainsi que l’accessibilité économique des service à large bande, la Commission “Le large bande au service du développement numérique” a défini un objectif spécifique concernant l’accessibilité financière du large bande, à savoir: “En 2015, les services large bande d’entrée de gamme devraient être abordables dans les pays en développement grâce à une réglementation adéquate et en rapport avec le salaire mensuel moyen”», explique le rapport 2013 de l’UIT.
Le haut débit en Tunisie est le moins cher parmi les pays arabes
Sur ce point, l’UIT classe la Tunisie à la 58ème place mondiale. En 2012, 21% de ménages sont, en effet, équipés d’Internet. La pénétration du haut débit sans fil est arrivée, quant à elle, à 5% de la population.
Toujours d’après le rapport de l’UIT, le tarif du haut débit filaire (sur le fixe) est très abordable puisque le prix se situe dans les 2,1% du Revenu National Brut (RNB) par habitant. La Tunisie s’accapare ainsi la 6ème place régionale et 58ème dans le monde.
Pour un abonnement avec un volume de téléchargement référentiel de 1 Go sur le fixe (ADSL, etc.), la Tunisie arrive carrément à la 2ème place des pays où le prix de la connexion filaire est le moins cher, juste après le Koweït. Il équivaut, en effet, à 2,1% du RNB par habitant contre 20% environ pour l’Algérie et le Maroc.
Comparaison du prix d’un abonnement haut débit sur le fixe entre différents pays arabes par rapport au Revenu National Brut
Mais si pour le fixe, l’Internet est abordable, il l’est encore plus pour le haut débit mobile pour les téléphones. Avec un volume référentiel de 500 Mo de téléchargement par mois, un abonnement prépayé en 3G coûte environ 1,5% du RNB par habitant. Paradoxalement, pour un type d’abonnement prépayé destiné aux ordinateurs (clés 3G par exemple), où le volume référentiel est de 1 Go, le prix d’abonnement mensuel correspond plutôt à 5,2% du RNB par habitant.
36,7% de génération numérique en Tunisie
Le rapport «Mesurer la société de l’information» affirme que le prix du Méga bit en Tunisie se situe aux alentours de 7 dollars, l’un des moins chers dans la région. Mais il reste très cher par rapport au pouvoir d’achat du pays. Le rapport a également notifié un déclin du nombre des lignes fixes ce qui peut entraver le développement du numérique en Tunisie.
Ceci n’a pas empêché d’avoir un taux important de la génération numérique tunisienne. Pour la première fois, l’UIT a, en effet, mis au point un modèle visant à quantifier la génération du numérique dans le monde. Ce modèle définit cette génération comme le nombre de jeunes hyperconnectés – âgés de 15 à 24 ans – qui naviguent en ligne depuis cinq ans ou plus. Appliqué aux données disponibles, ce modèle donne en 2012 une estimation par pays du nombre de jeunes nés avec le numérique.
La Tunisie occupe la 81ème place avec 700 044 de jeunes nés avec le numérique, soit 36,7% du total des jeunes tunisiens et 6,5 % de la population. A noter que les personnes âgées de 15 à 24 ans représentent 17,8% de la population tunisienne.
Les Tunisiens aiment leurs récepteurs numériques
Pour la télé numérique, la Tunisie fait partie des très peu de pays arabes à avoir déjà lancé la Télévision Numérique Terrestre à l’instar du Maroc, de la Mauritanie et de l’Arabie Saoudite. Mais très peu de ménages sont équipés d’un téléviseur avec un Tunet numérique. Ce qui fait que la pénétration de la TNT est trop faible par rapport au taux de couverture qui s’approchait des 90% du territoire en fin 2012.
La raison ? L’addiction des Tunisiens au satellite. Vu le choix des programmes et la variété des chaines, sans parler de la popularité des Dreambox, 80% des ménages sont en effet équipés d’un récepteur numérique satellitaire.
D’après les statistiques officielles du ministère des Technologies de l’information et de la communication, les TIC représentent 7,6% du PIB et plus de 82 mille personnes travaillent dans ce secteur en 2012, soit une contribution de 2% en termes de création d’emplois.
Welid Naffati