L’Organisation Electronic Frontier Foundation (EFF), une fondation basée à San Francisco, Etats-Unis, a publié le 30 août dernier un communiqué sur son site au sujet de l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI). L’EFF y déclare soutenir le combat de l’ATI contre la censure que tente d’instaurer quelques partis en Tunisie.
«L’EFF appuie la décision de l’ATI de faire appel du jugement auprès du tribunal de cassation concernant le blocage du contenu pornographique sur le Net. D’autre part, l’EFF appelle le tribunal à prendre la bonne décision pour assurer la liberté d’expression (sur le Net) à tous les Tunisiens», lit-on sur le communiqué.
L’organisation américaine s’inquiète également des dérives qui peuvent découler d’une telle décision : «Tout comme l’ATI et les citoyens tunisiens, l’EFF exprime ses vives préoccupations sur la mise en œuvre de tout nouveau type de filtrage du Net en Tunisie. Bien que le but final soit l’interdiction de la pornographie, le filtrage aboutit toujours à un blocage, même involontaire, de sites non concernés par cette décision. Prenez le cas de l’Australie. Une liste a été dressée pour le blocage de sites de piratage des œuvres d’auteur. Cette liste noire a fini par être révélée par Wikileaks et il y a été inclus plein de portails qui ne propose pas de contenu illégal, à l’instar du site d’un dentiste à Queensland».
Par la suite, l’EFF fait remarquer que «le filtrage est inefficace et coûteux». Elle rappelle au passage qu’après des années de censure sous Ben Ali, les Tunisiens sont devenus avisés en matière d’outils de contournement, tels les proxys et les VPN. Sans parler des ralentissements que ce filtrage va causer à la bande passante ainsi que le coût financier de sa mise en place.
L’EFF est une organisation américaine à but non lucratif. Son but : défendre les droits fondamentaux sur Internet par des actions en justice. Rappelons au final que suite à la plainte d’un comité composé de trois avocats, le tribunal de première instance de Tunis a ordonné à l’ATI en mai dernier, le rétablissement de la censure sur le contenu à caractère pornographique. Contestant le fondement de cette décision, l’ATI a tout de même perdu en appel mais elle a annoncé qu’elle irait en cassation.
M.H
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