Un élu du Forum démocratique pour le travail et les libertés (Fdtl, alias Etakattol) veut que l’Etat poursuive en justice les internautes qui véhiculent de fausses informations. C’est ce qu’on peut conclure de la dépêche que vient de publier l’agence d’information officielle de la Tunisie : Tunis Afrique Presse (TAP)
En plus de sa fonction de député au sein de l’Assemblée nationale constituante (Anc), cet élu est également le président de la commission des instances constitutionnelles, s’il vous plaît ! Il s’appelle Jamel Touir, et il siège à l’Anc comme représentant du gouvernorat de Monastir.
Selon M. Touir, «ces réseaux sont des sites d’information et constituent de ce fait un danger plus grave que les médias traditionnels», rapporte l’agence TAP dans sa dépêche d’aujourd’hui 18 mai. «Ces sites ne font l’objet d’aucun contrôle, ne relèvent d’aucune autorité et cherchent à orienter l’opinion publique en fonction de certains intérêts».
D’autres constituants sont alors montés au créneau pour faire noter au président de cette instance que Facebook et twitter ne sont pas des sites d’information puisqu’ils ne produisent pas de contenu journalistique. D’après l’agence TAP, les autres membres de la commission ont également rappelé à M. Touir le rôle important qu’a joué Internet dans l’effondrement de la machine despotique de Ben Ali. Facebook, notamment, a eu le grand mérite, en effet, de contrecarrer la puissante machine de propagande de Ben Ali et de son bras droit Abdewahab Abdallah. Un contrôle qui se faisait via l’Agence Tunisienne de Communication Extérieure (ATCE).
M. Touir, visiblement nostalgique de l’époque de Ammar 404 et des méthodes du RCD dans le verrouillage de l’information, semble adopter, de plus en plus, les mauvais reflexes de ses aïeux politiques pour faire taire toute voix discordante au nom de la sécurité nationale.
Welid Naffati