Et si le tourisme reprenait en Tunisie grâce à la fripe de Bab El Fallah et des autres quartiers de Tunis ? C’est l’idée très originale d’une bloggeuse française et journaliste de mode : Charly Jay, alias Charly Modeuse.
Installée en Tunisie depuis 5 ans, Charly anime un blog spécialisé dans la mode et les accessoires «branchés». Elle a fait l’agréable découverte qu’elle pouvait s’habiller très chic et tendance grâce à la fripe de Bab El fellah, d’El Hafseya, d’El Zahra et même d’El Kabareya (s’il vous plait !).
«Vu le peu de choix sur Tunis (Zara, Mango, Benetton ou Jennyfer, etc.), j’ai préféré opter pour une session shopping fripe», écrit-elle sur son blog. «Attention les friperies en Tunisie, n’ont rien à voir avec celles de Paris. Pas de portes, de cintres mais un immense marché à étales où l’on peut trouver de vraies perles. J’ai vu au détour des étales : des chemises Comptoirs, des hauts Maje, Topshop, des chaussures Jessica Simpson, Prada ou Steve Madden. Le tout en excellent état voire neuf avec étiquettes pour certaines. Et à plus de 70% moins cher que le prix d’origine, voire même moins !», s’exclame-t-elle.
Au fil des semaines, Charly fait le tour des friperies de Tunis pour dénicher les bons plans et créer son propre style. Elle se photographie avec, puis poste les photos sur son blog avec les prix détaillés. «Une fois, j’ai déniché dans une des friperies un sac griffé dans un très bon état (pour ne pas dire nouveau). Je l’ai acheté à 5 dinars. Mes copines en étaient toutes folles. Un fois rentrée à Paris, je l’ai revendu à 60 euros», nous raconte-t-elle. «Vous n’imaginez même pas les perles rares qu’on peut trouver dans les friperies ici. Même si la taille n’est pas bonne, on peut les combiner avec d’autres habits ou accessoires pour en faire un look très tendance et original. Même les garçons dans mon entourage commencent à s’intéresser à la fripe et font appel à moi pour les habiller».
Mais combien doit-on consacrer de budget pour s’habiller dans une fripe ? «10 à 15 dinars max», nous répond-elle. «Mais on peut le faire pour beaucoup moins cher que ça. Tenez par exemple, pour la friperie du marché de Bab El Fellah, il faut attendre lundi ou mardi pour faire ses achats. Car chaque mercredi, il y a un nouvel arrivage. Du coup, les deux jours avant, ils mettent presque tout en liquidation». Charly nous a avoué par la suite que grâce à son blog, de plus en plus de ses copines en France sont tentées de venir en Tunisie pour une séance de shopping.
L’inventivité n’a pas de limite. Si Charly a découvert le shopping pour la mode, d’autres peuvent développer ce même filon pour la déco, la brocante, les objets vintage ou le linge de maison. Voilà une voie à explorer et qui devrait donner de la bonne graine aussi bien aux tour opérateurs tunisiens qu’aux amateurs de la grande mode avec des petits budgets, antiquaires, etc. Le point commun à toutes ces possibilités : le Net. Un outil que les Tunisiens, malheureusement, n’exploitent pas suffisamment.
W.N
Laissez votre commentaire sur le forum