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Une liste indépendante demande la création d’un Wikipédia tunisien pour écrire la constitution

«Soyons clairs sur une chose. Une révolution dont l’un des piliers était facebook et twitter, ne peut faire l’impasse sur Internet pour bâtir sa démocratie», nous a déclaré le Docteur Chirurgien Souhail Alouini (@alouini sur twitter). Ce Tunisien exerçant à Abu Dhabi, a démissionné de ses fonctions aux Emirats Arabes Unis pour revenir en Tunisie et se consacrer à la politique. Il se présente à la constituante sur une liste indépendante appelée «Darb Echafafeya» (Voie de la transparence, ndlr) qui représente les Tunisiens expatriés au Moyen Orient et sur le continent Africain.

C’était dans le cadre de la première d’une série d’interviews accordées par malissonline.com et thd.tn aux différents partis et listes politiques, au cours desquelles ces derniers présentent leur programme TIC pour la constituante.

Publier les comptes bancaires des membres du gouvernement sur le Net

«Notre liste va demander la mise en place d’une Haute Instance pour la transparence qui se chargera, entre autre, de consulter les internautes sur les projets de loi et les articles de la constitution», affirme Dr. Alouini qui prône, ainsi, l’adoption du modèle de Wikipedia pour une démocratie participative. «Je suis aussi d’avis à ce que chaque personne qui intègre le gouvernement déclare son salaire et ses frais sur Internet. Cette Haute instance se chargera également de publier les détails du compte bancaire des membres du gouvernement, avant et durant leur prise de fonction. On sera sûr qu’il n’y a pas d’enrichissement illégal et on évitera les erreurs du passé».

Pour Dr Alouini, ce modèle de “Wikipédia tunisien” pourrait passer, au départ du moins, par facebook et/ou twitter. «Mais ultérieurement, on devra passer par une plateforme 100% tunisienne créée par cette Haute instance et dont on aura l’entier contrôle». Et pour cause, facebook et twitter sont hébergés aux Etats Unis et la Tunisie n’a pas la main dessus. C’est donc une question de souveraineté numérique. D’autant plus que ce projet permettra d’embaucher des dizaines de techniciens et ingénieurs en informatiques à la recherche d’un travail.

Assez de Ammar 404 !

Transparence ne rime pas avec censure. Et docteur Alouini est catégorique sur cette question : «L’ère de la main mise de l’Etat sur le contenu Web consulté par les Internautes est révolue. On ne peut accepter un retour à la censure». Il insistera alors sur le rôle de l’éducation et l’encadrement familial, ainsi que la sensibilisation des parents sur les solutions de contrôle parental disponibles sur le marché. Selon M. Alouini, chacun doit être responsable de ses actes : «Il ne faut plus attendre l’intervention de l’Etat pour résoudre des problèmes aussi futiles. Assez de Ammar 404. Place aux solutions moins coûteuses et plus efficaces».

Les TIC ne se limitent pas à la censure sur le Web. Leur utilisation est aussi importante dans d’autres secteurs comme les hôpitaux ou encore l’agriculture pour un meilleur rendement. «Deux domaines dans lesquels hélas, nous sommes très en retard», conclut Dr. Souhail Alouini.

Seif Eddine Akkari

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