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Vers une couverture 5G nationale équitable et performante en Tunisie [DigiClub Ep173]

Dans le 173e épisode de DigiClub powered by Huawei Technologies et ooredoo Business, nous avons invité Olfa Jammeli Jbel, Directrice Générale de l’Agence Nationale des Fréquences (ANF) qui a fait un tour d’horizon des dates clés des préparatifs de l’État tunisien pour le lancement et l’attribution des licences 5G, prévu pour janvier 2025.

Revenant sur le calendrier d’exécution de la connectivité 5G en Tunisie, la responsable a déclaré dans ce sens : « Les préparatifs concernant le lancement de la 5G ont été initiés depuis 2019. A l’époque, l’ANF a effectué des consultations restreintes avec les opérateurs et en mai 2021, elle a lancé une consultation publique dans le but de voir la stratégie d’attribution de spectres concernant les bandes 3.5 et 700 Mhz. Il y’a eu beaucoup de recommandations, notamment par rapport au risque sanitaire que peuvent engendrer les ondes GSM. L’ANF a d’ailleurs lancé une plateforme pour rassurer le citoyen quant à la non-nocivité de ces ondes. Il s’en est suivi une seconde consultation pour affiner l’attribution du spectre puis en 2024, puis un workshop pour définir les axes principaux de cette technologie ».

Quizz des fréquences de la 5G en Tunisie

Concernant le volet de la commercialisation, Mme Jammeli Jbel a estimé qu’il s’agit du ressort du ministère des TIC et d’une décision gouvernementale et ce, à travers une date qui sera annoncé ultérieurement dans le journal officiel. Elle précise qu’à l’échelle régionale, la Tunisie fait partie des pays les plus avancés en proposant une technologie 5G en bonne et due forme et ce, via une quantité allouée de spectre à chacun des trois opérateurs : 100 Méga en 3.5 Ghz (qui est la bande la plus efficace en termes de densification et de transmission de données) ; 2 canaux de capacité chacun de 5 mégas sur la 700Mhz (dont la largeur de bande transmet moins de Data mais par contre pouvant passer à travers les murs et qui est destinée essentiellement pour accroitre la couverture du réseau, comme les zones rurales); ainsi qu’une capacité additionnelle de 60 mégas pour chaque opérateur su la 2.6 Ghz (une fréquence qui sera utilisée ultérieurement par les opérateurs. « L’ensemble de ces bandes sont harmonisées au niveau régional, ce qui facilite l’inter-incompatibilité avec les différents terminaux provenant d’Afrique, d’Europe et du Moyen-Orient » a ajouté la directrice de l’ANF.

Elle a souligné, au passage, que le déploiement physique de la 5G va se faire à travers six différents lots (deux lots par opérateur) afin d’accélérer ce processus. « De ce fait, il y’aura une couverture nationale assurée par chacune des infrastructures des opérateurs qui auront recours à différentes technologies, ainsi qu’à l’itinérance des données comme ça s’est passé pour la 4G. Quoi qu’il en soit, chaque opérateur fera en sorte de choisir deux lots dans une zone de la Tunisie où il est le plus présent. Dans ce cas, il devra procéder à une extension de son réseau en adaptant ses propres pylônes 4G déjà mis en place » a indiqué la responsable qui a précisé qu’au final, l’important étant que l’ensemble du territoire soit couvert par la 5G d’une manière équitable afin qu’il n’y ait pas de discrimination.

Des versions 5G de plus en plus évoluées

Par ailleurs, Olfa Jammeli Jbel a rappelé les notions de base de la 5G qui existe en différentes versions : Premièrement, la 5G Non Stand Alone et la 5G Stand Alone (lire l’article 5G Non-Standalone et 5G Standalone, quelles différences ?). Leur différence ne réside pas uniquement dans le débit et la latence mais à travers l’ajout de différentes fonctionnalités à l’instar du « slicing réseau » pour la « Standalone » qui est un réseau intelligent qui peut proposer à chaque catégorie d’utilisateur une capacité et un canal virtuel, selon le besoin.

On retrouve ensuite la 5G Advanced qui intègre cette fois la fonctionnalité « Non-Terrestrial Networks » qui offre la possibilité de se connecter via la 5G par satellite. C’est ce type de connexion qui intéresse désormais l’industrie des télécoms pour la 6G qui est prévue pour 2030. Le but étant de permettre aux smartphones de se connecter en Data et en appels VoIP aux satellites de basse altitudes (Non Geo Stationnaires ou NGS).

Ce système de communication fera l’impasse sur les zones blanches qu’un opérateur télécom ne pourra jamais atteindre par manque de retour sur investissement. De ce fait, une collaboration entre l’industrie satellite et l’industrie du téléphone devient de plus en plus nécessaire. Mais beaucoup de questions se posent : Faut il un organe intermédiaire entre les deux pour faciliter la signature des contrats ? Faut-il que ces satellites emettent sur des fréquences “Mobile Friendly” ou doit-on doter tous les nouveaux smartphones d’un nouveau type de Chipset capable de se connecter aux fréquences satellites ? Puis quid du roaming international sur les zones frontalières ?

Autant de questions qui ont été débattu recemment à Tunis lors de la 2e édition de la conférence “Spectrum & Technology Trends” qui s’est déroulée le 5 novembre dernier à Tunis et organisée par l’ANF. Plus d’informations dans cet épisode du podcast audio ou sur Youtube.

Skander B.

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