Une réduction de 20 à 30% sur la facture globale de télécommunication d’une société, des appels interurbains à 20 millimes la minute, un taux de dérangement très bas et une sécurité accrue. Ce sont là les arguments défendus par l’opérateur historique au sujet de la VoIP et les connexions Internet.
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L’Association des Sup Télécoms Tunisiens a organisé le 18 mai 2009 des ateliers de travail sur la téléphonie sur Internet pour les entreprises et PME tunisiennes sous le thème de : «VoIP, un outil pour l’emploi au service de l’Entreprise». Ces workshops ont été organisés à la suite de la journée d’étude sur la VoIP qui s’est déroulée le 16 mai courant à la Technopole el Ghazala, ayant réuni les opérateurs, fournisseurs et autres utilisateurs de la VoIP en Tunisie.
M. Behjet Bousoffara de la société Systel a évoqué l’importance de la loi du 21 juillet 2008 fixant le cadre réglementaire pour la VoIP dans notre pays. Ainsi, selon lui, cette loi est nécessaire pour protéger les réseaux et les utilisateurs, elle évite de léser les deux opérateurs actuels de la place, à savoir Tunisie Telecom et Tunisiana. Grâce à cette loi, les responsabilités des intervenants du secteur seront mieux cernées. Une question cruciale quand il faut assurer la qualité de la téléphonie sur IP de bout en bout.
M. Bousoffara a tenu également à rappeler que la VoIP sera génératrice de nouveaux métiers : auditeurs, intégrateurs, experts en sécurité, etc. Un secteur appelé à jouer son rôle dans la résorption du chômage, donc. Et pour cause, la VoIP nécessitera l’entretien de 3 réseaux différents: le réseau de l’opérateur, le réseau local et ce qui est entre les deux.
PoP à Paris
M. Nizar Bouguila, directeur de la planification de l’ingénierie et du déploiement de réseaux chez Tunisie Telecom, a indiqué que, depuis 4 ans, sa firme a commencé le basculement du cœur de son réseau à la technologie IPVPN MPLS pour assurer le maximum de qualité qu’exige le régulateur dans la transmission des données. «Durant l’année 2008, début 2009, nous avons procédé à une augmentation de la capacité de notre réseau national (le backbone) à 10 Gb/s», explique M. Bouguila, en ajoutant que «nous avons également procédé à l’extension du MPLS à d’autres villes pour être plus proche du client comme les agences bancaires. Pour la VoIP internationale, nous avons installé un point de présence (PoP) à Paris, ce qui va nous permettre d’offrir des services d’IP MPLS jusqu’en Europe. Désormais, on peut acheter un VPN vers l’international et mettre dessus la voix sur IP».
Fibres optiques
M. Bouguila a également souligné que l’année dernière TT a procédé à l’installation de boucles en fibre optique sur le Grand Tunis (Tunis, Ariana, Ben Arous), Sousse et Sfax (dans les zones d’affaires et industrielles).
Ce réseau de Metro Ethernet sera étendu à partir de cette année au reste des villes tunisiennes. Les fibres optiques déjà installées sont opérationnelles et plusieurs clients grands comptes y sont reliés. Ces boucles permettront un accès de qualité et à très haut débit vers le cœur du réseau avec un débit entre 4 et 100 Mégabits/s mais qui pourrait être étendu à 1 Gigabits/s en cas de demande du client. De plus, cette structure en boucle permet d’avoir plusieurs itinéraires possibles pour le passage du flux d’information.
In fine, le service aura une redondance accrue et une probabilité de dérangement beaucoup plus limitée. Ajouté à cela, Tunisie Telecom utilisera les connexions xDSL (basée sur les fibres téléphoniques classiques en cuivre) comme solution de backup (sauvegarde) en cas de dérangement majeur sur le réseau Metro Ethernet.
«Contrairement aux technologies comme le Frame Relay, l’IP MPLS est une technologie Any to Any, c’est-à-dire qu’une agence pourra communiquer avec une autre agence distante de la même compagnie, sans passer par le siège social», explique M. Nizar Bouguila.
Les serveurs de VoIP, soit dédiés (les call-manager) pour les clients grands comptes, ou mutualisés (les Net Centrex) pour les PME, seront hébergés chez l’opérateur. «Comme l’exige la loi, ces équipements seront hébergés chez l’opérateur, c’est-à-dire Tunisie Telecom, Divona et le nouvel opérateur», insiste ce cadre de TT.
Voie de la sécurité
Côté sécurité, on apprend que l’opérateur s’engage à assurer le bon fonctionnement de la VoIP de bout en bout. «En cas d’usurpation d’identité (par exemple) à cause d’une faille dans le système, soit sur le réseau local du client ou sur le réseau distant de l’opérateur, c’est ce dernier qui sera tenu responsable», explique, de son côté, M. Mousser Jerbi, directeur central des marchés d’entreprises chez Tunisie Telecom.
Juste prix ?
Question coût, Tunisie Telecom s’est réservée de donner des chiffres. En effet, selon la direction, il est difficile de donner en avance une estimation sur le budget que devra allouer une société pour introduire la VoIP. Les devis se font au cas par cas car des études de faisabilité doivent être menées chez le client. Des études qui englobent le débit nécessaire pour le bon fonctionnement de la téléphonie sur IP, la mise à niveau du réseau informatique local chez le client, etc. Cependant, M. Jerbi insiste sur le fait que les entreprises –y compris les PME- tunisiennes auront tout à gagner de la VoIP. Et pour cause, les communications entre les sites de la société (comme les agences bancaires) sont gratuites et illimitées pour un prix forfaitaire réduit. En outre, tous les appels téléphoniques nationaux passeront au prix d’un appel local, c’est-à-dire à 20 millimes la minute.
A propos des liaisons en fibre optique, l’opérateur historique a indiqué un prix «catalogue» pour les clients qui se trouvent à une distance inférieure ou égale à 500 mètres du central téléphonique : 2.500 dinars tunisiens pour les frais de raccordement et un prix forfaitaire mensuel de 1.500 dinars tunsiens/mois. Au-delà de 500 mètres, Tunisie Telecom étudiera au cas par cas les dossiers.
Source : webmangercenter
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