Le syndicat des agents du Centre national de l’informatique (CNI) mène depuis quelques mois une campagne de contestations contre la création de l’Agence de développement du numérique (ADN). La tension est montée d’un cran fin juin. Le syndicat des agents du CNI ont en effet appelé à une mobilisation générale le 5 juillet pour dénoncer ce qu’il a qualifié de “conflits de compétences” entre l’ADN et le CNI.
En réponse aux accusations du syndicat du CNI, le ministère des Technologies de la communication et de l’2conomie numérique a publié un communiqué de clarification dont une copie est parvenue à la rédaction de THD.tn. Il a signalé, dans ce sens, que “contrairement à ce qui a été colporté, l’Agence de développement du numérique ne sera pas en charge du stockage et du traitement des données et des systèmes d’information”.
Affirmant que les allégations portant sur la présence de conflits de compétences entre le CNI et l’ADN (qualifiée d’institution parallèle) “pouvant menacer la pérennité du Centre national de l’informatique induisent en erreur l’opinion publique”, le ministère des TICs a rappelé que “toutes les parties concernées ont été invitées à participer à des rencontres dont le but de clarifier les missions et le rôle de l’Agence de développement du numérique”.
Il a par ailleurs fait savoir que “les données sensibles de l’Etat et des citoyens sont stockés au Centre national de l’informatique” soulignant que la protection de ces données “relève, de ce fait, de la responsabilité du CNI”.
Le ministère des TICs a ajouté que “les sous-entendus du syndicat des agents du CNI concernant la présence d’une menace pouvant compromettre la sécurité de ces données visent à entraver le bon fonctionnement de l’établissement et empêcher l’amélioration de ses services”.
Il a réitéré, dans ce même contexte, que “la décision de création de l’Agence de développement du numérique émane du Conseil stratégique de l’économie numérique” et qu’elle s’inscrit dans le cadre d’une politique de complémentarité visant à “pousser à aller de l’avant dans la transformation digitale”.
Le ministère des TICs a également rappelé, dans son communiqué, que “le dialogue social demeure essentiel pour pallier les divergences, travailler sur le développement du secteur et servir l’intérêt public”.
Citant comme exemple la convention signée entre Tunisie Telecom et la Fédération des TICs, le ministère a assuré qu’il “tend à généraliser ce modèle à toutes les institutions du secteur”.
En mars 2018, au terme de sa cinquième réunion, le Conseil stratégique de l’économie numérique a annoncé un ensemble de recommandations dont l’accélération de la création de l’Agence de développement du numérique dont la mission est d’activer la mise en œuvre des projets liés à transformation numérique, la digitalisation de l’Administration tunisienne et à l’amélioration de l’infrastructure du numérique dans les régions.
Nadya Jennene