Le projet de la digitalisation de l’Administration tunisienne avance à grands pas. Il y a de cela un mois, le gouvernement a publié un décret fixant le contenu de l’identifiant unique du citoyen et a ainsi donné le coup d’envoi à ce projet longtemps gardé dans les terroirs.
Ce projet ne vient pas seul. Le gouvernement a publié un autre décret, le 10 juin 2020, portant sur l’échange électronique des données entre administrations.
Ce décret insiste sur :
- La coordination de l’échange des données et l’accès informatisé aux données entre les entités publiques et les citoyens et les différentes administrations entre elles
- La légalité des documents électroniques et la nécessité de leur conférer la même valeur juridique que celle des documents en papier
- L’obligation de se référer aux documents électroniques dont l’authenticité est avérée de par la signature et le cachet qu’ils portent
- La consécration du principe d’interopérabilité et l’interdiction aux agents des administrations tunisiennes de demander aux citoyens les données ou les documents dont ils disposent déjà ou qui leur sont accessibles à travers la plateforme nationale d’interopérabilité dont le Centre national de l’Informatique (CNI) assurera le suivi.
Cette plateforme sera, d’ailleurs, bientôt disponible. Selon le directeur général du Centre national de l’informatique, Kamel Saadaoui, le gouvernement a lancé un appel d’offres international pour acquérir la solution technologique nécessaire à la mise en marche de cette plateforme nationale d’interopérabilité.
Ce «bus d’interopérabilité» permettra avec l’identifiant unique du citoyen, de réduire les échanges classiques et de numériser les processus administratifs. Interpellé sur les délais de mise en place de cette plateforme Kamel Saadaoui a révélé que le CNI ne restait pas les bras croisés.
Rappelant que le CNI a déployé en partenariat avec une entreprise privée la plateforme qui a permis d’inscrire à distance les élèves pour la rentrée de 2019-2020, il a avancé que le Centre travaillait actuellement sur des mini bus d’interopérabilité à déployer au sein de plusieurs entités publiques, dont le CNSS, le CNRPS, et le ministère de l’Intérieur, en attendant l’implémentation de la nouvelle plateforme.
«Grâce à ces plateformes le CNSS et le CNRPS par exemple n’auront plus à demander un extrait de naissance aux citoyens», a expliqué Kamel Saadaoui à titre d’exemple.
«Petit à petit, avec ces mini bus, le nombre de documents que le citoyen aura à fournir pour l’administration diminuera pour disparaître avec la plateforme d’interopérabilité qui sera déployée», a-t-il affirmé.
Nadya Jennene
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