Lors de l’édition 2022 de la Mena Spectrum Management Conference, qui s’est tenu à Tunis, il a été question de plusieurs problématiques en lien avec la répartition des bandes de fréquences pour le déploiement des réseaux mobiles, notamment la 5G et la possibilité d’utiliser la bande 6Ghz pour ce réseau.
C’est dans ce cadre que la directrice générale de l’Agence nationale des fréquences Olfa Jammeli a accordé une interview à DigiClub powered by Topnet et Huawei Technologies. Revenant sur la thématique de cette édition de la Mena Spectrum Management Conference, elle a expliqué que les participants étaient venus discuter les scénarios possibles pour allouer des bandes de fréquences spécifiques aux réseaux mobiles surtout que ceux-ci s’accaparent la totalité d’une bande donnée et ne peuvent coexister avec d’autres technologies sur le même spectre. Elle a ajouté, dans ce sens, la nécessité pour la région de s’aligner sur une même stratégie de par cette particularité de fonctionnement des réseaux mobiles.
Elle a signalé, dans ce sens, que plusieurs pays du monde arabe – qui ont déjà lancé la 5G – étaient largement en avance en comparaison avec les pays de l’Afrique du Nord, sur ce sujet. Elle a indiqué que certains pays n’avaient pas encore de bandes de fréquences dédiées à la cinquième génération des réseaux mobiles et n’étaient qu’en phase de réaménagement radio, alors que le lancement commercial de cette technologie est imminent. Plusieurs pays, la Tunisie notamment, table sur un lancement officiel de la 5G en 2023.
« Le vrai problème aujourd’hui n’est pas la 5G. C’est plutôt les technologies 6G et 7G, car plus en avance plus les besoins en données grandissent et plus on aura besoin de bandes de fréquences à allouer », a précisé Olfa Jammeli.
La directrice de l’ANF a souligné, dans ce même contexte, que la quantité de spectres libres actuellement pour la 5G ne serait suffisante que pour le démarrage. « Quand il s’agit de technologies radio, il faut être dans l’anticipation. On parle actuellement de la bande 6GHz mais elle ne sera peut-être attribuée aux opérateurs d’ici à cinq ans », a-t-elle affirmé rappelant que l’attribution de la bande 3.5GHz à la 5G date de 2012.
Lors du même évènement, nous avons également interviewé l’ancien président de l’Instance national des télécommunications (INT), Hichem Besbes. Il a avancé que l’attribution des bandes de fréquences était toujours matière à litige entre les différentes parties prenantes.
Commentant l’attribution de la bande 3.5 GHz appelée aussi bande C, M. Besbes a expliqué que les opérateurs n’auraient que 40 MHz chacun alors que pour avoir un service de qualité il faudrait entre 80 et 100 MHz. « Il y aura donc un refarming sur la bande 3.5 GHz pour que les opérateurs puissent avoir les fréquences nécessaires » au déploiement de la 5G, a-t-il expliqué.
Interpellé sur la demande croissante sur la bande 6GHz, Hichem Besbes a avancé que cette bande présentait plusieurs avantages. Les services qui se basent sur la réalité virtuelle et la réalité augmentée, par exemple, nécessitent une bande très large, d’où les appels de certaines parties – Facebook, notamment – pour garder cette bande exclusivement dédiée à la technologie Wi-Fi.
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Nadya Jennene